J’ai bien dit que je ne m’adressais pas à ceux qui sont dans l’hémicycle, ce qui serait évidemment un peu contradictoire !
Il faut, je crois, cultiver le souci de la clarté, de la vérité et d’une unité qui ne soit pas factice. Sur le sujet fondamental de l’Europe et de l’avenir de la France dans l’Europe, il faut agir avec un souci d’unité. Il existe un accord sur le fait que le brexit n’est pas uniquement un problème britannique, même s’il y a des spécificités britanniques. L’onde de choc traverse toute l’Union européenne, et d’abord bien sûr la Grande-Bretagne, comme si au fond ce qui s’est passé était inimaginable, mais aussi notre propre pays. Beaucoup de nos compatriotes se demandent comment les choses vont se passer.
Nous portons toujours un regard particulier sur la Grande-Bretagne. Aucun de nos compatriotes n’ignore son rôle ni les liens que nous avons avec elle et le rôle et la place qui ont été les siens tout au long du XXe siècle. Le courage de Churchill et des Britanniques ont été essentiels pour sauver la France et l’âme européenne face au nazisme. Nous connaissons le particularisme des Britanniques au sein de la réalité européenne mais ils demeurent nos partenaires sur bien des sujets. François Fillon a eu raison de rappeler qu’en matière de défense il faut renforcer ces liens. Même si nous allons devenir le seul État membre de l’Union européenne à être aussi membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Grande-Bretagne restera un membre permanent de ce conseil. Nous sommes donc là face à des enjeux tout à fait essentiels pour toute l’Union européenne et il faut en prendre la mesure.
Il me semble qu’il existe aussi un accord sur les domaines dans lesquels les politiques doivent être renforcées et crédibilisées. En matière de sécurité et de croissance, chacun l’a dit à sa manière, il y a urgence. Nous en sommes d’accord et nous agissons, en dépit de toutes les critiques dont le Gouvernement fait l’objet. En matière de sécurité et de renforcement des frontières extérieures, il a fallu que la France agisse et c’est elle qui a pris toutes les initiatives pour que chacun en Europe prenne la mesure du choc migratoire.