Cet amendement vise à apporter une double réponse à la loi relative au service civique prévoyant que les jeunes peuvent faire un service civique dans le cadre de la défense. Chacun sait que les dispositions régissant le service civique ne permettent pas d’agir dans le cadre de la défense, qui est soumise à des contraintes particulières. Cet amendement vise donc d’abord à faire évoluer le cadre dans lequel il doit se déployer. Il vise par ailleurs à offrir une nouvelle chance à des jeunes qui sont en marge de la société, en délicatesse avec la République. Il s’agit de leur faire bénéficier des savoir-faire de l’armée, comme le font certains dispositifs tels que le SMA, le SMV et l’EPIDe – service militaire adapté, service militaire volontaire, établissement public d’insertion de la défense.
L’idée qui sous-tend cette proposition consiste à permettre à des jeunes de passer six mois dans les unités existantes et non dans des formations adaptées. Pendant ces six mois, ils seront au contact de soldats professionnels – et je salue ceux qui sont ce soir dans les tribunes de l’hémicycle – qui leur transmettront les valeurs qui les animent. Il s’agit de créer une osmose avec tous ces jeunes en déshérence. Il ne s’agit évidemment pas d’envoyer des jeunes en OPEX ; ils en resteront aux tâches classiques des unités dans lesquelles ils seront affectés. Bien entendu, il faut définir un statut particulier, l’actuel statut des jeunes en service civique ne pouvant s’adapter à cette forme de service pourtant prévue par la loi. Tels sont l’objet et les grandes finalités qui sous-tendent ma proposition.
On m’a déjà objecté que le SMV constitue une solution, mais chacun sait que le SMV a une portée très limitée. Il s’agit d’une initiative prise après les événements que nous savons et dont je répète qu’elle aura une portée très limitée, pour le moins : seules trois unités et moins de 1 000 jeunes sont concernés. On est loin du problème soulevé ! En outre, ce dispositif est très coûteux et bien trop lourd pour les armées qui ne pourront pas le supporter. Ma proposition ne peut donc pas être comparée avec le SMV. Il s’agit d’autre chose. Elle répond vraiment à la problématique de ces milliers de jeunes en déshérence pour lesquels on ne sait trop que faire.