Intervention de Julien Dive

Séance en hémicycle du 30 juin 2016 à 9h30
Égalité et citoyenneté — Après l'article 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

Cet amendement, déposé à l’initiative de M. Abad, tend à compléter le deuxième alinéa de l’article L. 122-1-1 du code de l’éducation par les phrases : « Conformément à l’objectif fondamental mentionné à l’article L. 121-3, une évaluation de la maîtrise du français est organisée en cours moyen deuxième année. Son résultat conditionne l’accès au collège. »

Il s’agit de promouvoir l’apprentissage de la citoyenneté à travers celui de la langue. De fait, la lutte contre l’analphabétisation devrait être une priorité du projet de loi. Dans cette optique, notre amendement tend à subordonner l’accès au collège à la justification, par les élèves, d’une maîtrise suffisante du français.

De l’avis presque unanime, le rejet des valeurs s’explique notamment par leur mode actuel de transmission. Les enseignants, qui sont les premiers à le regretter, ont un besoin de soutien dans cette mission essentielle.

Les travaux de la commission d’enquête ont bien mis en évidence des fragilités structurelles auxquelles il devient urgent d’apporter des solutions ambitieuses, et les grandes enquêtes internationales révèlent des phénomènes inquiétants. Ainsi, un pourcentage considérable d’élèves ne maîtrisent pas le socle de connaissances et de compétences requis à leur niveau.

Parmi ces fragilités, la plus flagrante est la faiblesse en français, à l’oral comme à l’écrit. Un très grand nombre de jeunes élèves arrivent en classe de sixième sans maîtriser notre langue : comment, dans ces conditions, leur faire passer utilement le message des valeurs « dans un langage accessible à tous » ?

Aux termes de l’article L. 122-1-1 du code de l’éducation, la scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture ; son alinéa 2 dispose que l’acquisition du socle commun par les élèves fait l’objet d’une évaluation prise en compte dans la poursuite de la scolarité. Notre amendement ajoute à cet alinéa que, conformément à l’objectif fondamental affirmé à l’article L. 121-3 du même code, une évaluation de la maîtrise du français est organisée au cours de l’année de CM2. Son résultat conditionnerait donc l’accès au collège.

1 commentaire :

Le 06/07/2016 à 11:55, laïc a dit :

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Il faudrait aussi évaluer le niveau de maîtrise du français par les professeurs des écoles, si je considère les nombreuses fautes d'orthographe dont sont parsemées les fiches d'évaluation trimestrielles des élèves.

Il serait bon à ce sujet que, lors du concours de professeurs des écoles, l'Education nationale cesse de mettre des coefficients disproportionnés à l'oral pour la seule connaissance du système éducatif, et de mettre des coefficients mineurs à l'écrit pour ce qui qui est des connaissances en français et en mathématiques.

Car le professeur devra enseigner en priorité aux élèves les maths et le français aux élèves, et non pas les rouages de l'Education nationale, dont les élèves n'ont que faire.

Et que les professeurs sachent aussi, je parle également des jurys du concours, ce que le mot "laïcité" signifie, car j'ai eu des retours d'après lesquels ces personnes sont complètement incompétentes en la matière.

Quand on en arrive à lire dans les forums qu'il est normal pour un professeur des écoles d'accepter des friandises pour une fête religieuse, on ne peut que comprendre à quel point de déni de laïcité les écoles élémentaires sont parvenues.

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