Je ne peux pas l’accepter, non pas parce que je suis ministre de l’intérieur, mais parce que les fonctionnaires de police sont des fonctionnaires, comme il en existe beaucoup d’autres en France sur lesquels il ne viendrait à personne ici de faire peser une quelconque suspicion quant à leur capacité à appliquer le droit.
Du reste, s’il se trouvait un ministre ou une personnalité politique dans cette enceinte pour faire peser sur une catégorie de fonctionnaires une telle suspicion, j’imagine que beaucoup d’entre vous s’indigneraient à juste titre – et ils auraient mon plein soutien – que l’on puisse penser ainsi.
Si j’évoque ces principes, c’est pour rappeler non seulement le contexte mais aussi la situation actuelle, où les forces de l’ordre sont extrêmement mobilisées et fatiguées, précisément parce qu’elles s’exposent pour faire respecter le droit dans des contextes souvent très tendus. En tant que ministre de l’intérieur, mais surtout en tant qu’ardent républicain, conscient du travail qu’elles accomplissent, je ne peux laisser à penser qu’au moment où elles fournissent autant d’efforts en s’exposant autant, nous aurions légitimité à les remercier en faisant peser sur elles une suspicion quant à leur capacité à faire respecter les principes républicains.