On ne peut cependant pas accepter que le ministre de l’intérieur, le Premier ministre et le Gouvernement montrent du doigt des responsables politiques à qui il arrive non seulement de mettre en cause le comportement de la police, mais aussi de formuler des critiques tout en reconnaissant le rôle ingrat et difficile que remplissent policiers et gendarmes dans le contexte que nous connaissons, marqué par l’état d’urgence, l’Euro de football, les manifestations et bien d’autres événements survenant chaque jour dans notre pays. On ne peut pas accepter la présentation générale que vous en avez faite.
Oui, madame la rapporteure, la lutte contre les discriminations figure dans notre droit. Cela signifie-t-il pour autant qu’il n’y a pas dans ce pays des discriminations – discriminations dans les quartiers, discriminations à l’école, discriminations en fonction de la religion, discriminations en fonction du visage et de la couleur de peau ? Nous savons très bien que tout cela existe. L’argument que vous nous opposez est bien trop général.
De même, le ministre de l’intérieur soutient que chaque fois qu’un comportement de la police doit être réprimé, cela est fait. Ce n’est pas vrai. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire attentivement le rapport que l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture vient de consacrer à la question des violences policières. Il suffit d’aller dans les tribunaux et d’écouter les magistrats, qui vous expliqueront que l’impunité demeure chaque fois que les policiers se comportent mal.
Il ne m’appartient pas d’attaquer ici les policiers.