Merci, mesdames, pour la qualité du rapport que vous nous avez présenté.
Vous l'avez souligné, un malaise existe en France à l'évocation de la sexualité des jeunes ; qu'ils soient parents ou enseignants, les adultes éprouvent une gêne certaine à évoquer les questions se rapportant à la sexualité juvénile. Les sujets sont pourtant nombreux : la tolérance, la contraception, la maîtrise de son corps et de son destin, l'égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les MST.
L'approche de la sexualité juvénile est souvent moralisatrice et sanitaire, or elle doit être abordée avec ouverture, compréhension et tact, ce à quoi s'emploient de nombreuses associations – le Planning familial a été évoqué –, et mes collègues girondines s'accorderont à reconnaître l'action de l'association Cacis, installée dans le Grand Parc de Bordeaux, qui milite depuis trente ans pour l'éducation à l'égalité et à l'émancipation.
Vous soulignez dans votre rapport les difficultés rencontrées par le monde éducatif pour enseigner et informer sur les questions relatives à la sexualité ; je plaiderai toutefois en faveur de l'action menée par le Conseil supérieur des programmes, particulièrement dans le domaine de l'éducation civique et morale, dont l'enseignement a commencé à la rentrée 2015. Par ailleurs, cinq nouveaux domaines seront abordés à la rentrée 2016, ils font partie du « socle commun de connaissances et de compétences » ; j'en mentionnerai trois.
Le premier domaine est celui des langages pour penser et communiquer, et promeut le langage des arts et du corps ; le troisième a trait à la formation du citoyen et comprend l'éducation à la sensibilité ainsi que la relation à soi et aux autres ; le quatrième, à travers l'étude des systèmes naturels, évoque la sexualité ; à cela viendra s'ajouter, la même année, le parcours d'éducation à la santé.
L'ensemble de ces domaines ne manqueront pas de concourir à améliorer l'éducation à la sexualité, qui, à mon sens, ne saurait être résumée à des interventions ponctuelles au cours du cursus scolaire pratiquées par des acteurs extérieurs. De fait, les jeunes sont surprenants : ils n'attendent pas l'intervention et posent des questions récurrentes, qui reviennent tout au long de l'année. La question de la sexualité doit donc parcourir tous les programmes scolaires, ce qui pose la question de l'adaptation de la formation des enseignants, qui doivent être à même de fournir des réponses.
Pourriez-vous, enfin, donner plus de précisions sur l'exemple donné par d'autres pays ? Je dois en effet rencontrer prochainement une ancienne ministre de l'éducation islandaise, dont le pays est très en avance dans le domaine des questions portant sur l'égalité entre les femmes et les hommes.