Intervention de Marie-Odile Bouillé

Réunion du 22 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

Il y a vingt-cinq ans, la sage-femme que j'étais intervenait, à la demande des enseignants, des principaux de collège ou des proviseurs, dans les collèges et les lycées. L'expérience était passionnante, mais les demandeurs agissaient à titre personnel et n'étaient absolument pas formés ; j'étais à l'époque engagée dans le mouvement qui a conduit à l'adoption de la loi du 17 janvier 1975 relative à IVG, dite « loi Veil ».

Il était frappant à l'époque de constater que c'était les filles qui souhaitaient se protéger, et pas les garçons : on parlait de pilule, mais pas de préservatif – quand bien même, pour ma part, j'évoquais ce sujet. Il était par ailleurs curieux d'observer que, dans les familles, on tâchait de protéger les filles avec la contraception, mais rien n'était dit aux garçons : on formait les unes, mais pas les autres.

J'ignore si la situation a évolué mais c'était une réalité de l'époque, et il y a là un vrai travail à effectuer. Aussi la formation des enseignants me paraît-elle essentielle, car les intervenants extérieurs ne sont que ponctuellement présents alors que les enseignants le sont en permanence : ils doivent pouvoir répondre aux questions que les enfants ne manqueront pas de poser tout au long de leur scolarité. Il serait intéressant de pouvoir disposer d'une « réserve citoyenne », placée auprès des responsables au sein des académies, avec des intervenants extérieurs, qui seraient complémentaires des enseignants, afin d'apporter de vraies réponses aux jeunes sur leur sexualité et la réalité du plaisir partagé.

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