Je ne partage pas tout ce qui vient d’être dit. Bien évidemment, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen consacre le droit de vote, mais quand celui-ci n’est plus utilisé, ou l’est de façon parcimonieuse, comme en témoigne la montée de l’abstention, la question d’une obligation semble pertinente. Le devoir de vote implique évidemment une autre façon de faire de la politique. La première question à nous poser est de savoir pourquoi nous en sommes là. Chacun a les réponses. Nous devons nous sentir impliqués en tant que représentants de la nation, arrêter de faire des promesses qui ne sont pas tenues ou de prôner l’union quand la désunion prévaut.
En outre, les citoyens doivent aussi être membres de la cité et se sentir impliqués dans la communauté nationale. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Le premier geste, c’est d’aller voter. D’ailleurs, d’autres pays l’ont bien compris, qui ont rendu le vote obligatoire, avec succès. Reconnaissance du vote blanc et devoir de vote sont donc liés. C’est ainsi que nous redonnerons des couleurs à la démocratie, qui est vraiment malmenée. En clef de voûte du dispositif, il convient évidemment de concevoir une autre façon de faire de la politique et de concevoir l’organisation de la cité.