Il vise à octroyer le droit de vote aux mineurs de 16 ans. J’ai déposé également un amendement de repli, qui porte la majorité électorale à 17 ans. Ce n’est pas une idée folle ou loufoque. Elle s’inscrit dans notre histoire parlementaire. Rappelons-nous, en 1974, lorsque la majorité électorale est passée de 21 à 18 ans, on nous annonçait la fin du monde et de la République ! Cela n’a pas du tout été le cas. Depuis, en quarante ans, les choses ont évolué dans notre pays. La jeunesse a changé et leur maturité également. De plus, il ne s’agit que de 1,5 million d’électeurs de plus sur 45 millions, soit à peine 3 % du corps électoral. Il n’y a pas de quoi crier au scandale !
Par ailleurs, cette mesure a déjà été adoptée par de nombreux pays démocratiques, comme le Brésil, l’Écosse, l’Argentine, l’Équateur, l’Autriche et la Croatie. Elle a même été appliquée dans cinq Länder allemands et dans trois cantons suisses, pour les élections locales. La Chambre des lords l’a également votée, mais la Chambre des communes ne l’a pas suivie et la mesure n’a pu être appliquée.
Enfin, en France, le vote à 16 ans est une histoire qui vient de loin. En 1994, après le mouvement contre le contrat d’insertion professionnelle, le Premier ministre Édouard Balladur avait mis en place un conseil consultatif de la jeunesse dans le cadre duquel avait été évoquée cette mesure. De même, Lionel Jospin avait évoqué le vote à 17 ans, ainsi que Dominique Bertinotti, ministre de la famille.