Ce débat sur le droit de vote à 16 ans, nous ne l’avons pas vraiment eu en commission : nous avons préféré le reporter à la séance publique afin de l’ouvrir pleinement. C’est le cas, et cela nous permet d’avancer.
La position de la commission spéciale, qui est défavorable, n’interdit pas d’avoir à titre personnel un autre point de vue. Parmi les arguments rationnels que nous avons entendus en commission, un seul, à mes yeux, était favorable à cette disposition – j’écarte les arguments invoquant les expériences étrangères ou le fait que cette mesure permettrait d’aller vers la jeunesse. Le seul argument qui ait emporté ma conviction, si bien qu’à titre personnel je suis plutôt favorable à cette disposition, repose sur les études sociologiques qui démontrent l’impact majeur du premier vote sur la manière dont on votera le restant de sa vie : 16 ou 17 ans est un bon âge pour voter parce que le jeune n’est ni en mobilité ni éloigné de ses parents.
Le fait que le Parlement soit souverain ne lui interdit pas de conserver son discernement sur un sujet aussi important au plan symbolique. Devons-nous trancher à 30 ou 40 parlementaires une question qui doit se poser dans le cadre d’une élection présidentielle ? Quelles que soient nos convictions personnelles en la matière, imaginez quels seraient les commentaires si quelques membres seulement du Parlement du peuple adoptaient en moins de 35 minutes le droit de vote à 16 ans.
La réussite de nos travaux en commission et du débat de haute tenue que nous avons dans l’hémicycle sera l’inscription de ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine élection présidentielle.