Non sans avoir au préalable remercié la rapporteure et le Gouvernement de leur position de sagesse, ainsi que M. Pupponi, pour sa position courageuse, je voudrais dire à nos collègues qui ont déposé ces amendements que 808 attentats antisémites ont été perpétrés en France l’an dernier, je dis bien 808, ce qui traduit une augmentation de près de 100 % en dix ans. Chaque année, 10 000 de nos compatriotes juifs partent désormais pour Israël, ce qui est une catastrophe pour notre pays et aussi pour ce que cela révèle des relations entre les communautés de notre pays. Ces chiffres tristes, regrettables, sont révélateurs d’une vraie crise au sein de notre société.
Dans ce texte consacré à l’égalité et à la citoyenneté, déposer des amendements défendant la campagne BDS, chercher à assimiler Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid est, pour moi, scandaleux. Je connais bien Israël, les Territoires palestiniens et la région en général : la situation est complexe et difficile. Et ce genre de positions est le contraire de ce qu’il faut faire pour aider à l’émergence d’une solution dans la région. Cette démarche est aussi de nature à conduire, dans notre pays, à l’exact inverse de l’égalité et de la citoyenneté, c’est-à-dire à stimuler des réflexes de nature antijuive dans certaines parties de la population, ce que je regretterais. Car, moi aussi, comme M. Pupponi, j’ai été consterné d’entendre « mort aux juifs » dans les rues de Paris, à l’occasion des manifestations qui célébraient l’intifada. Ne mettez pas d’huile sur le feu, je vous en conjure, en vous prêtant à ce genre de campagne. Ce n’est pas digne d’un parti de Gouvernement : c’est le fait de gens situés aux extrêmes.