Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du 1er juillet 2016 à 15h00
Égalité et citoyenneté — Article 38

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Il était important d’associer dans un même texte la mémoire des descendants des victimes de l’esclavage, celle des Arméniens mais aussi des Assyro-Chaldéens, qui furent eux aussi victimes du génocide de 1915.

J’ai la chance de compter parmi mes amis très chers des descendants d’esclaves, comme des descendants des victimes du génocide arménien et du génocide assyro-chaldéen. Patrick Devedjian et Pierre Lellouche le disaient tout à l’heure, c’est en les écoutant et en les fréquentant, après de longues années d’amitié, qu’ils ont su nous expliquer ce que signifiait descendre d’un esclave, ne pas savoir qui sont ses ancêtres, où ils sont enterrés, être privé de l’histoire personnelle qui aide à se construire, de tout lien avec le passé.

Souvenons-nous ici, comme certains descendants d’esclaves me l’ont dit, qu’il y a deux cents ans, les esclaves étaient moins que des chiens dans notre pays, car les chiens avaient le droit de se reproduire librement, ce qui n’était pas le cas des esclaves.

Comment peut-on se construire lorsque l’on porte sur ses épaules de tels traumatismes ? Nous devons penser de la même façon aux descendants des victimes de génocides.

À mes amis, aux descendants de ces victimes, qu’ils soient ici, dans les tribunes du public, ou à l’extérieur, je leur dis combien ils peuvent être fiers d’avoir su dépasser leurs traumatismes, leurs blessures, leurs souffrances, et d’avoir été capables de nous éveiller à la conscience universelle. C’est grâce à eux, à leurs témoignages, à leur combat qui sera, je l’espère, reconnu par le vote de tout à l’heure, que nous pourrons enfin nous doter d’une loi incontestable.

Grâce à leur combat, ils ont permis à la France de rester le pays des droits de l’homme.

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