Nous savons à quel point la diversité de la société française, notre diversité, est aujourd’hui absente des écrans, puisque, selon le baromètre du CSA, seulement 14 % des personnes à l’antenne sont perçues comme non blanches.
Peu représentée, la diversité est également mal représentée, puisque 9 % seulement des personnes qui en sont issues sont présentées comme des héros. Il faut donc agir, il faut que la France se regarde telle qu’elle est, forte de toute sa diversité. Pour ce faire, nous devons mener ensemble un travail de pédagogie et d’éducation de notre regard sur la différence. Ce travail passe évidemment par les médias, les Français consacrant deux à trois heures par jour à regarder la télévision, laquelle doit refléter l’image sincère de cette belle France.
C’est le sens des amendements présentés par le Gouvernement, à commencer par celui dont nous discutons, qui a pour objet de compléter les missions du CSA telles qu’elles sont énumérées à l’article 3-1 de la loi de 1986 relative à la liberté de communication. Il précise que les missions du CSA en matière de représentation de la diversité de la société française s’étendent, au-delà de la programmation des services de communication audiovisuelle, à leurs programmes. Il étend également les missions du CSA à la lutte contre les préjugés liés à la diversité.
Ainsi, l’amendement porte l’ambition de donner à l’autorité de régulation les moyens d’agir en faveur de la représentation de la diversité, toute la diversité, dans les médias audiovisuels.
Le 03/07/2016 à 15:24, laïc a dit :
On imagine le tableau : je me présente pour tourner un téléfilm, et on me dit : "non, vous ne pouvez pas, votre couleur de peau nous indispose..." (si encore on me le dit, car le procédé est tellement honteux qu'il sera dissimulé par un silence non expliqué, ainsi sévit le règne de la lâcheté en France, et puis ça économisera un procès à l'Etat...)
Ou encore : j'écris un scénario, et on me le refuse, car tous les héros sont blancs...je n'avais pas fait exprès, c'est sorti tout seul de ma plume, mais non, paraît qu'il faut pas... mince alors, et la liberté d'expression ? je croyais que c'était un absolu à respecter ? Tu parles...
Que vais-je faire ? Porter plainte pour discrimination raciale ? pour atteinte dans le second cas à la liberté d'expression ? Ou bien demander à ce que le contrôle de constitutionnalité soit appliqué contre cet amendement raciste ?
Il y a aussi la possibilité, lors d'un procès contre l'Etat pour discrimination raciale, à ce que la « question prioritaire de constitutionnalité » soit appliqué. Cette question est "le droit reconnu à toute personne qui est partie à un procès ou une instance de soutenir qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit. Si les conditions de recevabilité de la question sont réunies, il appartient au Conseil constitutionnel, saisi sur renvoi par le Conseil d'État et la Cour de cassation de se prononcer et, le cas échéant, d'abroger la disposition législative."
Donc la première chose à faire est que 60 députés ou sénateurs antiracistes s'élèvent contre cet amendement. La République ne peut tolérer que de telles initiatives anti-républicaines soient officialisées par l'assemblée nationale.
Le 03/07/2016 à 13:26, laïc a dit :
"Nous savons à quel point la diversité de la société française, notre diversité, est aujourd’hui absente des écrans, puisque, selon le baromètre du CSA, seulement 14 % des personnes à l’antenne sont perçues comme non blanches."
Et alors ? On est en France, pays où les citoyens sont égaux sans distinction de race, donc de couleur, d'origine ou de religion.
Il est donc discriminatoire et raciste que de vouloir identifier les gens qui passent à la télé en fonction de leur seule couleur de peau.
Pour dire qu'il y a 14 % pour cent de personnes non blanches, il faut avoir compté dans tous les programmes qui passent à la télé, et il y en a un paquet avec le développement des nombres de chaines, les personnes qui y défilent, et avoir identifié leur couleur de peau dans le seul but de pouvoir les dénombrer et classer en fonction de leur couleur.
N'importe quel citoyen qui irait dans un parc public ou une école, qui y ferait sa petite enquête personnelle, et qui reviendrait en disant : j'ai compté 40 pour cent de blancs, 23 pour cent de noirs, 18 pour cent de nord africains, 14 pour cent d'asiatiques, 5 pour cent d'indiens serait immédiatement catalogué de raciste. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour l'Etat ? Pourquoi ce qui serait culpabilisant pour le citoyen ne le serait plus pour l'Etat ?
On pourrait aussi appliquer ce système aux logements sociaux : les locataires seraient comptés et fonction de leur couleur de peau, et dès qu'un logement serait libéré, les nouveaux locataires seraient choisis en fonction de leur couleur de peau, afin de rééquilibrer la couleur de peau de l'ensemble des locataires . Ne serait-ce pas un procédé totalement raciste et discriminant que de vouloir attribuer des logements aux gens en fonction de leur seule couleur de peau ? Et bien en voulant attribuer des places à l'antenne télé en fonction de la seule couleur de peau, l'Etat applique le même procédé scandaleux et illégal.
En reconnaissant activement la couleur de peau des citoyens, l'Etat fait incontestablement la promotion du racisme et de la discrimination, il ne les combat pas. En France, on n'est pas aux USA, l'égalité citoyenne ne permet pas à l'Etat de distinguer en fonction de la couleur de peau. C'est ça la République française des droits de l'homme et du citoyen.
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