Intervention de Romain Colas

Séance en hémicycle du 4 juillet 2016 à 18h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2015 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRomain Colas :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, madame la rapporteure générale, mes chers collègues, le présent projet de loi de règlement est le dernier que nous aurons à examiner durant cette législature. Une nouvelle fois, parce que le résultat est meilleur qu’attendu, parce que les engagements pris devant nos partenaires européens, devant le Parlement et surtout devant les Français sont tenus, il atteste de la qualité et de la crédibilité de la gestion conduite par le Gouvernement et la majorité depuis 2012.

Je ne reviendrai pas sur les chiffres, qui ont été énoncés, notamment, par M. le secrétaire d’État et par Mme la rapporteure générale. Mais je me permets d’appeler les députés de l’opposition, si ce n’est à l’humilité, au moins à une forme de retenue devant les enjeux budgétaires, car les contempteurs d’aujourd’hui ont été, sous la précédente législature, les champions toutes catégories de l’aggravation de la dette publique et de l’écart entre des prévisions trop optimistes et des résultats oscillant souvent entre le très décevant et le calamiteux.

Invitant nos collègues de droite à une relative sobriété dans leurs réquisitoires, dictés par la mécanique partisane plutôt que par la lecture des chiffres, je ne veux pas pour autant, par souci d’équilibre, verser dans la gloriole. Si nos engagements budgétaires sont tenus, c’est au prix, Valérie Rabault l’a rappelé, d’efforts demandés aux Français au début du quinquennat, mais dont nous pouvons aujourd’hui montrer qu’ils n’ont pas été vains, à tel point que le mouvement de réduction du volume des prélèvements obligatoires a pu s’amorcer. C’est au prix, aussi, de choix politiques assumés et de l’engagement de l’ensemble des administrations publiques ainsi que de leurs agents, auxquels nous pouvons rendre hommage car ils assument leur mission tout en concourant à la maîtrise de la dépense publique. Pas de gloriole donc, car la route est encore longue jusqu’à l’équilibre budgétaire, mais une satisfaction tout de même : alors que la reprise économique s’affermit, l’action de la gauche aux responsabilités permettra, l’an prochain, de faire passer le déficit public sous la barre des 3 % du produit intérieur brut.

Pas de gloriole, dis-je, mais un enseignement que nous pourrions à mon sens tous partager : si l’exigence devra continuer à guider les choix budgétaires du pays, s’il conviendra évidemment de poursuivre les politiques visant à accroître la performance publique et à maîtriser les dépenses, il est possible de concilier gestion rigoureuse et priorités politiques à l’emploi, à l’éducation, à la sécurité, à la justice, à la correction des inégalités ; il est possible, sans à nouveau rouvrir les vannes du déficit, de moderniser notre modèle social pour lui permettre de se projeter dans l’avenir au service des Françaises et des Français, et de tenir la promesse d’une République qui émancipe, soutient et protège.

Bref, ce projet de loi de règlement, dans la lignée des actes budgétaires déjà posés par notre majorité, apporte la démonstration que la France n’a pas besoin, loin s’en faut, de la cure austéritaire et libérale que la droite s’impatiente de pouvoir lui administrer. Tout au contraire, elle a la capacité de maintenir une haute ambition pour ses services publics et, plus largement, pour cette belle idée qu’est le progrès. Cette démonstration est une partie du legs de notre mandature et, tout en étant conscients des efforts restant à accomplir, nous pouvons, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues de la majorité, en être collectivement fiers.

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