Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 4 juillet 2016 à 18h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2015 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Évidemment, cela ne va pas sans quelques manipulations, mais les faits sont là : le déficit public est moins important que prévu et celui de l’État a légèrement baissé.

Malheureusement, ces félicitations ne peuvent être que de courte durée, ce que d’ailleurs a bien compris la commission des finances, dont la rapporteure générale essaye en vain de convaincre le lecteur de son rapport que la Cour des comptes se trompe sur toute la ligne.

Pourtant, la masse salariale de l’État augmentera de près de 1,6 % en 2016, pour le plus grand bonheur de mon honorable collègue Jean-Christophe Cambadélis, qui a trouvé un nom pour la série de cadeaux accorde aux accordés aux fonctionnaires par François Hollande : « Hé oh la gauche ! »

Il est certain que le budget de la France reste obéré par une série d’interdits que seule la classe politique se fixe et dont les effets directs ou indirects sont indubitables : contrôle du revenu de solidarité active et spécifiquement de la fraude sociale ; dépenses ahurissantes des collectivités territoriales ; racket fiscal des classes moyennes dites supérieures ; financement de l’immigration massive.

Pour la Cour des comptes, les prélèvements obligatoires représenteront, en 2019, 44,8 % du produit intérieur brut – et encore, ce taux est encore sous-évalué, puisque de nombreuses taxes et redevances en sont exclues. Pire, monsieur le secrétaire d’État, votre plan d’économies de 50 milliards d’euros recèle des remèdes introuvables, qui font douter votre ancien collègue, le président Didier Migaud. Il est à croire que décidément rien ne change et que, sociale-libérale ou marxiste, la gauche procrastine et ne s’inquiète pas du bien commun.

À la lecture de l’article 9, on en vient même à désespérer. Cette histoire de contentieux entre l’État et le fonds de dotation des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan donne la nausée : comment accepter qu’une école à qui l’on demande tant et tant d’efforts doive s’acharner face à la Cour des comptes, pour la fourniture de missions, dont chacun sait qu’elles ne concernent pas prioritairement l’utilisation des biens publics, mais surtout un formidable capital humain ?

Nous suggérons une série de recommandations de bon sens, dont voici quelques exemples : que les présidents de conseils généraux socialistes mettent fin aux semaines supplémentaires de congés payés ; que l’État rétablisse le jour de carence, dont une étude indépendante menée par Sofaxis vient de montrer l’effet néfaste sur l’absentéisme ; que l’État s’interroge sur la gestion du revenu de solidarité active, qui met les finances de soixante départements dans le rouge à la fin de l’année.

Le coeur du sujet demeure évidemment le rétablissement du droit au travail pour tous, contre le traitement social du chômage, c’est-à-dire du retour à une philosophie de l’autonomie des individus, contre celle de la domestication de la société civile en vue de sa gestion comme une politique publique.

En 2016, l’UNEDIC prévoit l’indemnisation de 2,5 millions de personnes sur un total de 6 millions de chômeurs, avec un déficit de 4,5 milliards d’euros. Cela montre bien que, dans notre pays, il existe un problème structurel dans l’approche du sujet.

Je veux m’adresser également à la droite. Les deux législatures précédentes n’ont pas été très satisfaisantes en matière budgétaire. La crise économique n’excuse pas tout : elle n’excuse pas le développement d’une politique de la ville trop souvent clientéliste ; elle n’excuse pas l’immigration massive ; elle n’excuse pas le creusement de la dette. Tous ceux qui se penchent sur les politiques publiques partagent les mêmes constats : seul nous sauvera le retour à l’ordre, à la gestion en bon père de famille et au bon sens, contre les idéologies. Face à la gauche unie, il est nécessaire que la droite se rassemble, pour que les quelques efforts portés par l’administration soient enfin soutenus par une vraie politique de rigueur.

La France peut s’en sortir si elle se préserve de la mondialisation sauvage, si elle rétablit le droit au travail pour tous, si elle stoppe l’immigration massive et si elle se débarrasse des avantages périmés. Soyons à la hauteur ! Il faut que nous en venions enfin à un esprit de responsabilité dans la gestion et que nous sortions des cadeaux communautaristes, qui excèdent et ruinent les Français.

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