Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure générale, chers collègues, l’examen du projet de loi de règlement permet de mesurer les progrès enregistrés dans la gestion de nos finances publiques au cours de l’année 2015, ainsi que d’apprécier la portée des efforts qu’a consenti notre pays pour enrayer la dégradation de ses comptes.
Ce constat est d’autant plus probant lorsqu’on prend en considération les impératifs et les contraintes découlant des fonctions régaliennes de l’État. L’engagement de nos moyens militaires dans des opérations extérieures, comme le renforcement de l’ensemble de nos capacités au titre de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme, ont pesé dans le budget de la nation. De ce point de vue, la trajectoire de nos comptes en 2015 constitue une performance.
Reconnaissant les améliorations des principaux indicateurs de cette gestion, la Cour des comptes a logiquement tenu à souligner la nécessité de contrôler cette situation, en poursuivant les efforts de maîtrise de la dépense. L’invitation n’a rien de choquant, à condition, comme l’a rappelé Mme Rabault, que les magistrats de la rue Cambon gardent le même instrument de mesure.
Cela dit, soyons clairs : une loi de règlement ne procède pas des sciences exactes. Nul ne connaît d’ailleurs de loi de règlement étalon, comme il existe un mètre étalon au pavillon de Breteuil, à Sèvres. Encore que : entre les deux guerres, à l’université de Coimbra, au Portugal, un professeur d’économie politique avait établi un tel instrument ; il s’agissait du docteur Salazar – on sait ce que le Portugal est devenu, sous sa gestion.
Aujourd’hui, certains éléments nouveaux apparaissent dans le débat international. Guntram Wolff, directeur de Bruegel, influent think tank – comme on dit maintenant – de Bruxelles, nous a récemment adressé, depuis le siège de son centre de recherches, une mise en garde méritant attention : il affirme que si tous les pays imitent l’Allemagne en matière de finances publiques, nous replongerons dans la déflation et la récession. Cela signifie tout simplement qu’il convient de se méfier des ardeurs simplificatrices dans le maniement de la politique budgétaire.
Ainsi, le quotidien Le Figaro de ce jour présente, dans un tableau comparatif très suggestif, les propositions des différents candidats à la primaire de droite. J’observe que notre collègue Mariton – il a quitté l’hémicycle –…