Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure générale, mes chers collègues, puisqu’il s’agit désormais du leitmotiv d’un exécutif qui cherche à sortir la tête de l’eau, je suis sûr que ce projet de loi de règlement vous donnera envie de dire, monsieur le secrétaire d’État : « Ça va mieux. » Les éléments de langages sont bien rodés mais une lecture complète des observations de la Cour des comptes met à mal cette séance d’autosatisfaction, vous le savez.
Le déficit budgétaire s’améliore. Certains commencent donc à sauter de joie, en disant que les objectifs seront atteints. L’exposé des motifs l’affirme noir sur blanc : nous serons à 3 % du PIB en 2017. Comment se réjouir de cette prévision incertaine, alors que le déficit reste très élevé – 70,5 milliards d’euros – et qu’il ne s’améliore que légèrement, si l’on prend en compte les dépenses exceptionnelles, comme cela a déjà été dit ?
La dette, quant à elle – 1 576 milliards d’euros –, serait désormais « sous contrôle ». Ce qui vous permet d’affirmer cela, c’est que la dette croît de façon plus faible que les années précédentes, simplement parce que l’État a une politique d’émission avantageuse. Bref, avec 48 milliards d’euros de dette supplémentaires en 2015, nous allons toujours dans le mur, mais moins vite, et ce, grâce aux taux du marché. Nous n’avons décidément pas la même définition des mots « sous contrôle »…
Autre motif de satisfaction pour ceux qui se contentent de peu : les résultats sont proches des prévisions. La belle affaire !