Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 7 juillet 2016 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

…au moment même où les Français nous confiaient les responsabilités de l’État, le pays se trouvait à la croisée des chemins entre la fuite en avant et la reprise en main. En 2012, souvenons-nous, la zone euro était encore en crise, une crise qui faisait douter les créanciers des États de la solvabilité de ces derniers et rendait envisageable l’impensable : la faillite d’un État européen. Il était indispensable de remettre nos finances publiques en bon ordre et de le faire rapidement.

Au début de cette législature, il y avait donc une décision majeure à prendre pour notre pays : soit continuer avec une politique trentenaire de dette publique, continuer la fuite en avant vers davantage de déficit, jusqu’à ce que nos créanciers cessent de nous prêter, ce qui nous aurait dirigés vers l’effondrement économique, soit assumer les responsabilités de l’État et faire face à l’urgence en prenant les mesures requises par la situation, à savoir des mesures dures, parfois impopulaires. Nous avons fait ce second choix, dans l’intérêt de l’État et des Français.

Ces mesures ont en effet été d’autant plus dures que le problème ne remontait pas seulement à la décennie écoulée : c’est une responsabilité collective, vieille de trente ans, qui est à l’origine de nos problèmes, une responsabilité globalement partagée par les gouvernements successifs qui a nourri une hausse ininterrompue de la dette publique jusqu’à plus de 90 % de la richesse nationale.

Telle était la situation financière de notre pays au début de cette législature.

Le gouvernement et la majorité actuels ont dû assumer une responsabilité historique : préserver la souveraineté financière de notre pays et rompre avec une politique trentenaire d’augmentation de la dette publique. Cette responsabilité, nous l’avons assumée et nous avons fait face. Un proverbe breton dit qu’« une mer calme n’a jamais fait un bon marin ». Nous avons navigué sur une mer en pleine tempête et avons mené le pays dans des eaux plus apaisées.

Sur le front budgétaire, nos concitoyens ont retrouvé la tranquillité car nous leur avons redonné la sécurité financière qu’ils attendent de l’État : le déficit public repassera sous les 3 % l’an prochain, pour la première fois depuis 2007 ; la dette publique est enfin en train de se stabiliser, après avoir connu une hausse de 30 points depuis 2008. La crise budgétaire est en voie de se terminer ; elle a été réglée par ce gouvernement et cette majorité, nous pouvons en être fiers.

Sur ces questions budgétaires, nous avons remis nos comptes en ordre, nous avons repris notre avenir en main. Ce règlement ne tombe toutefois pas du ciel : il est le résultat des efforts menés année après année par nos concitoyens.

Ces efforts se retrouvent évidemment dans les chiffres, qui, s’ils sont désincarnés, traduisent néanmoins une certaine réalité dans un débat budgétaire. Prenons les chiffres à périmètre constant, pour pouvoir comparer d’une année sur l’autre. Dans le premier budget de la législature – la loi de finances pour 2013 –, la dépense de l’État, hors charge de la dette et pensions, atteignait 303,2 milliards d’euros. Pour 2016, nous prévoyons une dépense de 295,2 milliards d’euros, soit une baisse de 8 milliards d’euros en quatre ans. Il s’agit de vrais euros, monsieur le président de la commission, les euros de nos grands-parents.

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