Intervention de Christophe Premat

Réunion du 5 juillet 2016 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Premat :

Il est primordial de garantir une indépendance des médias qui ne soit pas au rabais, mais un gage de pluralité. Plus encore qu'hier, les journalistes ont une responsabilité quant à l'information qu'ils diffusent. Soit ils ont les moyens de travailler en toute liberté – et je ne raisonne pas uniquement en termes financiers, je pense surtout aux aspects intellectuels et humains –, soit ils sont assujettis à certains de ces moyens, et leur indépendance est alors bafouée.

Par les temps qui courent, notre commission se doit de soutenir cette indépendance et de réaffirmer l'exigence de vérité. Je regrette le recul opéré par le Sénat par rapport aux positions qui ont été les nôtres en première lecture. La charte déontologique et la notion d'éthique professionnelle sont par exemple des principes qui actualisent et amplifient les fondements posés par la grande loi sur la liberté de la presse de 1881. Un journaliste ne fait pas de spectacle, il ne sert pas les intérêts des puissants, quels qu'ils soient. Il détient un pouvoir d'investigation et d'expression qui est accru, à une époque où les réseaux sociaux ont tendance à relayer directement l'information sans travail en profondeur.

Dans ce contexte, il est donc important de renforcer les droits relatifs à la protection du métier de journaliste, qu'il s'agisse de ceux concernant le secret des sources, l'éthique de conviction, la déontologie, le droit d'opposition ou le comité de l'article 7. Afin que ces droits soient réaffirmés, je souhaite ardemment un prolongement de l'accord obtenu à l'issue de la première lecture à l'Assemblée.

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