Intervention de Dominique Potier

Réunion du 6 juillet 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Le Brexit sonne comme une heure de vérité pour l'économie européenne et les choix que les Européens devront faire au cours des prochaines années. La crise de l'acier, sur un autre continent, rappelle la concurrence déloyale de la Chine, avec une surcapacité de 300 millions de tonnes et un dumping social et environnemental qui menace des dizaines de milliers d'emplois européens. Se fait aussi jour une aspiration globale à de nouvelles régulations au XXIe siècle : la puissance publique instaurerait un devoir de vigilance des multinationales, pour la protection des droits humains. Elle veillerait à la transparence fiscale, pour que la vie économique se déroule sous le signe de la justice. Et puis la COP21 nous invite à une certaine sobriété pour garantir la survie des générations à venir, celles qui sont dans les cours de récréation aujourd'hui.

Ne devons-nous pas rompre avec cette mondialisation et cette croissance « Shadoks » ? Je ne sais pas si cela vous évoque quelque chose, Monsieur le secrétaire d'État, vous êtes jeune… Les Shadoks pompaient, pompaient, pompaient… ; c'était à l'image de l'absurdité d'un échange économique qui ne produisait pas de réel bénéfice. Ne sommes-nous pas face à une croissance et une mondialisation « Shadoks » ? L'urgence n'est-elle pas de refonder un projet européen ou, si j'en crois le Premier ministre, un projet des États-nations en matière d'économie, avec de nouvelles régulations ? N'est-il pas temps de marquer une pause, de nous interroger sur les implications d'une adoption du CETA par les parlements nationaux et sur les conséquences délétères de son application à titre provisoire ? Le moment n'est-il pas venu de refonder un accord européen avant même de signer quelque contrat transatlantique qui soit ? L'urgence n'est-elle pas la paix autour de la Méditerranée ? Des accords économiques ne devraient-ils pas plutôt nous lier au Maghreb et à l'Afrique, qui sont certainement pour l'Europe un champ de développement autrement porteur que celui dessiné par les traités que nous évoquons ?

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