Je pensais ne plus intervenir ce soir mais décidément M. Geoffroy m’inspire. Après tout ce que j’ai dit, essayant d’équilibrer mon propos, je veux rappeler qu’il y a des moments de justice qui donne de la perspective et du courage. J’ai eu l’occasion de participer personnellement au jugement d’Angers sur la fin de vie – c’est peut-être de ce rendez-vous qu’il parlait ––, et j’ai trouvé la justice de notre pays grande, très grande, par le temps, les moyens, la patience dont elle faisait preuve. Cela donnait vraiment le sentiment de se retrouver dans le dernier lieu où l’on cause.
Il en était de même, voici quelques semaines, pour le procès des meurtriers du petit Alexandre, à Pau, procès très difficile où l’horreur l’avait emporté sur toute chose mais où la cour d’assises est progressivement parvenue à établir un climat de sérénité qui a d’abord rendu ce moment émouvant puis a permis de surmonter beaucoup de chagrin, de désespoir et de mal de vivre.