Monsieur le Premier ministre, le 18 mai dernier, notre groupe de l’UDI vous demandait un débat sur l’accord relatif aux réfugiés passé entre l’Union européenne et la Turquie. Cet accord, nous l’avons dit, insuffisant pour apporter une vraie réponse à la crise migratoire, est dangereux pour l’Europe. Il est dangereux parce qu’il relance le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, remettant en cause notre identité. Il est dangereux parce qu’il prévoit une exemption de visas pour les ressortissants turcs, ce qui nous exposerait à des risques sécuritaires d’une ampleur inédite.
Initialement prévue pour le 1er juillet, cette exemption est restée au point mort depuis mai, la Turquie ne répondant pas aux soixante-douze critères exigés. De fait, sept critères fondamentaux ne sont toujours pas remplis, au premier rang desquels la révision de la législation anti-terroriste turque, trop éloignée de nos standards.
Monsieur le Premier ministre, c’est maintenant qu’il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard ! C’est aujourd’hui que la France doit enfin faire entendre sa voix. Face à ce marchandage, la France doit avoir le courage de dire non à cet accord ; non à la libéralisation des visas ; non à l’adhésion de la Turquie, ni aujourd’hui, ni demain !
L’UDI refuse de se plier à ce chantage, au moment où le président Erdogan renforce son pouvoir personnel au travers de la nomination d’un nouveau premier ministre encore plus à sa main que le précédent, alors que l’ambassadeur de l’Union européenne vient d’être contraint à la démission, dans un contexte très préoccupant de tensions et de violences avec la minorité kurde. Aussi, monsieur le Premier ministre, ma question sera simple : allez-vous enfin, au nom de la France, demander la suspension de cet accord passé entre la Turquie et l’Union européenne et très défavorable à la France ?