Les amendements de Marc Le Fur pour ce dossier

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Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des lois, mes chers collègues, au mois de janvier, le Président de la République lançait une initiative afin de renouveler l’organisation, le rôle et le périmètre de nos régions. Au début, bien que député d’opposition, j’ai pensé que ce projet pouvait être bon po...

Hélas, la méthode de MM. Balladur et Mauroy n’a pas été retenue, au bénéfice d’une méthode terriblement jacobine. Dans votre logique, tout vient du centre, et la carte ne pourra être amendée qu’à la marge, en fonction des voeux de quelques barons socialistes. Il est vrai que nous n’avons guère entendu les élus bretons défendre la Bretagne à cin...

Je salue Mme Appéré qui, bien que partisane de ce que j’appelle la confusion de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire, a au moins le mérite de cohérence.

Il est vrai que la Bretagne multiplie les déconvenues : il y a deux ans, encore, elle accordait sa confiance à l’actuel Président de la République, qui obtenait là 56 % des voix. Que d’eau est passé depuis sous les ponts de l’Ille et de la Vilaine ! Chômage, crise de l’écotaxe, crise fiscale : autant d’occasions où la Bretagne n’a pas été enten...

Re ’zo re, trop c’est trop : c’est ce que les Bretons n’ont cessé de dire, et ils n’arrêteront pas de le répéter. La Bretagne n’est pas entendue, non plus que les Bretons. Ils ont pourtant manifesté le 19 avril, puis à nouveau le 28 juin. Cela suffit, arrêtez avec la Bretagne ! J’y étais, avec Paul Molac, François de Rugy et Christian Troadec...

La dérive jacobine touche la méthode – je viens de le montrer – mais elle se retrouve sur le fond. Le jacobin de 1790 exigeait des départements de taille équivalente. Maintenant, il faut partout des régions de grande taille, mais de taille uniforme. Il fallait au jacobin de 1790 des départements de taille modeste, qui ne puissent résister à l’É...

La taille n’est donc pas un critère pertinent, Guillaume Larrivé l’a très bien montré pour la Bourgogne. Il n’est donc pas nécessaire de créer des régions uniformes : elles peuvent être de tailles sensiblement différentes. La solution ne doit pas relever de l’esprit de système ; elle doit tenir compte des territoires. Une Bretagne à cinq dépar...

Cela, nous n’en voulons pas ! L’élément le plus important pour une région n’est pas la taille, mais la cohérence.

Le vrai critère, c’est l’affectio societatis. Que signifie cette expression ? Pour que des gens vivent ensemble, pour qu’ils se dessinent un avenir commun, pour qu’ils consentent à des sacrifices, il faut qu’ils soient unis par une solidarité admise, et même revendiquée. Encore faut-il qu’ils aient la conviction de partager une histoire commune...

Oui, il existe des identités régionales, et je constate que vous les niez, car les régions dont l’identité est la plus forte sont les plus lésées par votre carte. J’en veux pour preuve, en particulier, le sort réservé à l’Alsace et à la Bretagne.

L’Alsace est fondue dans un grand ensemble banalisé : le « grand Est » Champagne-Lorraine-Alsace – un ensemble si vaste qu’on ne sait comment l’appeler. Quand on ne sait pas nommer les choses, c’est qu’elles n’existent pas, c’est qu’elles ne parlent pas aux gens, pas plus à leurs coeurs qu’à leurs esprits. Oui, il existe une identité bretonne....

C’est une condition de notre dynamisme. Nous ne voulons pas de la confusion avec les Pays-de-la-Loire, mais – je m’adresse à mon collègue Yannick Favennec – nous voulons une intense coopération non seulement entre la Bretagne et la Normandie, mais aussi entre la Bretagne et une belle région Val-de-Loire qui comprendrait Orléans, Blois, Tours et...

Je crois à l’identité, qui pousse à prendre des initiatives ensemble, à l’identité qui rend heureux quand on la partage : c’est cette identité heureuse qui doit être le socle de nos régions, une identité non exclusive mais plurielle, une identité respectée et aimée.

Cette identité est gage d’efficacité. Quelles sont les régions qui marchent en Europe ? Des noms viennent spontanément à l’esprit : la Bavière, la Catalogne, autant de régions à forte identité historique et culturelle. Grâce à cette identité, elles peuvent facilement se projeter dans l’avenir. Elles fournissent un bon exemple : leur réussite es...

Vous me rajeunissez, mon cher collègue, en disant que je n’étais pas né en 1969 ! Je constate aujourd’hui que l’on ne parle toujours pas au peuple, et lorsque l’on parle aux élus, c’est aux seuls élus socialistes.

En niant la réalité des régions, en niant le sentiment d’appartenance vous privez nos régions d’une véritable ambition. Pourquoi est-ce grave ? Parce que – chacun le constate – notre État central est irréformable, englué qu’il est dans le conservatisme. Notre État est obèse, et impotent ; il se veut omnipotent, mais n’est que velléitaire ; il n...

Les régions doivent refléter au contraire le dynamisme, l’initiative, l’énergie, pour nous permettre d’aller de l’avant : war rog, comme nous disons en breton ! La société civile, mes chers collègues, va plus vite que nous. Regardez l’association Produit en Bretagne – Thierry Benoit en a parlé, ainsi qu’Isabelle Le Callennec – qui fédère les g...

Mes chers collègues, j’entends déjà les critiques jacobines. J’entends déjà la gauche me faire une mauvaise querelle en prétendant que l’identité régionale menacerait l’identité nationale.

C’est une critique classique ; nous l’avons rencontrée lors des débats sur les langues régionales. Je suis très à l’aise pour répondre à ces critiques, car la Bretagne n’a rien à prouver : 250 000 Bretons se sont sacrifiés – ou plutôt ont été sacrifiés – durant la guerre de 14-18 ! Certains pseudo-historiens révisionnistes contestent ce chiffre...