Il nous faut donc attendre de connaître le projet de loi de finances pour voir apparaître les crédits des emplois d'avenir en tous chiffres. En attendant, mesurez bien notre peu d'enthousiasme à vous signer un chèque en blanc !
En guise de conclusion, chers collègues, je dirai que mieux que de beaux discours, les jeunes les plus en difficulté attendent de nous du concret.
Plus que de lois d'affichage, notre pays a besoin de réformes structurelles.S'agissant de l'emploi des jeunes, les leviers sont connus et ils viennent d'être rappelés par le Conseil d'orientation pour l'emploi : l'acquisition de savoirs de base, préalable à l'insertion professionnelle des jeunes peu ou pas qualifiés ; l'orientation scolaire et professionnelle, afin d'éviter l'échec scolaire ou l'existence de diplômés dans des filières aux faibles débouchés ; enfin, l'alternance qui reste de loin la voie la plus efficace vers l'emploi. Ce n'est pas notre collègue Gérard Cherpion, auteur d'une loi éponyme, qui me démentira.Comprenons-nous bien : notre ...
Mais je suis encore là, monsieur le ministre !
Monsieur le président, messieurs les membres du Gouvernement, chers collègues, le chômage des jeunes est un défi majeur que nous gagnerions à relever ensemble, sans esprit partisan. Le groupe UMP a ainsi été à l'origine de très nombreux amendements visant à enrichir l'article 1er du texte. Contrairement aux caricatures, nous ne sommes pas opposés aux contrats aidés : en période de crise, ils sont un mal nécessaire et complètent utilement la palette des outils à disposition des territoires.Nous avons donc préconisé, comme base de ces emplois, un contrat qui existe, le contrat unique d'insertion, le CUI, dont je rappelle qu'il est ouvert aux secteurs ...
Dès lors, que seront ces emplois d'avenir au terme de trente heures de débat ? Il s'agira de 150 000 contrats de travail pour des jeunes peu ou pas qualifiés, principalement dans les collectivités locales et les associations. Il y a un « blème » ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Le nombre de jeunes peu ou pas qualifiés est estimé à 470 000.
Les emplois d'avenir concerneront donc à peine un jeune sur cinq potentiellement dans la cible. Comment et par qui s'effectuera, dans les faits, la répartition de ces contrats aidés sur l'ensemble du territoire ?
Au moment de voter, chers collègues, c'est la grande inconnue. Combien de jeunes de vos circonscriptions, qui rencontrent des difficultés particulières d'accès à l'emploi, bénéficieront de ce dispositif ?
Il faudra attendre la sortie du décret d'application mais surtout celle du rapport annuel d'évaluation pour le savoir.Voilà pour la cible ; s'agissant des employeurs, bien que les entreprises du secteur marchand aient prouvé leur capacité à accueillir des jeunes en apprentissage ou en alternance, à les former et à les insérer, elles sont de fait exclues du dispositif. Seul le secteur non marchand va être habilité à signer des emplois d'avenir. Pourquoi, chers collègues de la majorité, lorsque vous pensez : « emploi des jeunes », rêvez-vous : « emplois publics » ?
Pourquoi prenez-vous le risque de détourner le regard des jeunes de l'apprentissage, dont on sait pourtant qu'il insère 80 % d'entre eux ?
Pourquoi les coupez-vous d'opportunités offertes par les offres d'emplois non satisfaites, emplois dont certains n'appellent pas de qualification particulière ? Comment pouvez-vous laisser croire que les emplois dans les collectivités sont des emplois d'avenir, quand le Gouvernement annonce un gel des dotations en 2013 et leur baisse en 2014 ? Quelles sont les associations qui pourront justifier de leur capacité financière à maintenir l'emploi pendant la durée du contrat quand on connaît leur fragilité ? Assurément, les emplois d'avenir pourraient s'avérer sans lendemain.Objectivement, quel que soit le vote des députés du groupe UMP, ce texte sera adopté ...
Mais nous pensons à tous les autres, quatre fois plus nombreux, quand nous réaffirmons que ce texte n'est définitivement pas à la hauteur des enjeux et ne suffira pas, loin de là, à lutter durablement contre le chômage des jeunes – notamment les « décrocheurs ».Quant aux emplois d'avenir professeurs, prévus à l'article 2, qui n'ont absolument rien à voir avec les emplois d'avenir,…
…vous les réservez aux seuls boursiers.Vous créez là une inégalité, et c'est la raison pour laquelle nous déposerons un recours auprès du Conseil constitutionnel.Par son vote solennel contre ce texte, le groupe UMP veut d'abord adresser un message à tous les jeunes…
…et à toutes les familles qui ont entendu le candidat Hollande vouloir « redonner espoir aux nouvelles générations » avec les emplois d'avenir. Malheureusement, et c'est bien triste, il ne s'agissait que d'un leurre, ainsi défini dans tout bon dictionnaire : « appât factice pour attraper le poisson, ce sur quoi on aurait tort de se fonder, ce qui trompe ».Souvenons-nous de ces propos d'Abraham Lincoln, qui restent cruellement d'actualité : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps, vous pouvez tromper tout le monde un certain temps, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps. »
Tout au long de nos débats, nous nous sommes tous comportés en humanistes. Nous ne voulons donc pas être caricaturés.Si nous soutenons cette proposition de loi, c'est précisément parce que, tout comme vous, nous tentons de lutter contre le racisme et la xénophobie.
S'agissant de la gouvernance, Mme la présidente de la commission des affaires sociales l'a dit et nous la rejoignons : ce dispositif s'adresse à tous ces jeunes qui sont « sortis des écrans radars ». Or, chacun d'entre nous peut le constater au quotidien, le plus difficile est sans aucun doute la première étape : toucher cette cible et amener ces jeunes éloignés de l'emploi à s'inscrire dans une mission locale ou à Pôle Emploi.Les outils existent et les territoires s'organisent, comme en attestent les nombreuses initiatives engagées pour donner une deuxième chance à ces jeunes que vous ciblez. Je puis en témoigner en tant que vice-présidente de la ...
Nous sommes donc fermement opposés à toute référence à un quelconque zonage. C'est une question de justice. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)Venons-en au dispositif, un de plus qui se surajoute aux autres. Entendons-nous : tous les gouvernements, de droite comme de gauche ou du centre, ont eu recours aux contrats aidés pour favoriser l'insertion des jeunes. Contrat d'insertion dans la vie sociale, contrat d'autonomie, contrat d'initiative emploi, contrat d'accompagnement dans l'emploi, dispositifs deuxième chance : ces contrats ont revêtu plusieurs formes, portés différents noms, été plus ou moins efficaces.En réponse aux jeunes, aux ...
…et de simplifier, vous créez un énième dispositif.Vous aviez pourtant une solution que vous reconnaissez à demi-mot dans l'étude d'impact : « ne pas légiférer et utiliser les bases existantes du contrat unique d'insertion ». Pour mémoire, le CUI concerne à la fois le secteur non marchand avec le CAE mais aussi le secteur marchand avec le CIE.