Interventions sur "grèce"

31 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, il est très positif d’organiser ce débat et ce vote, même s’il aurait peut-être été préférable qu’ils intervinssent après le vote du Parlement grec, qui aura lieu ce soir, afin que nous soyons complètement informés de la position finale d’Athènes. L’Europe doit beaucoup à la Grèce : une civilisation, une culture, la démocratie. Cependant, certains États ont cherché à l’évincer de la zone euro, pour sanctionner sa gestion économique et l’ampleur de sa dette. Pourtant, ce Grexit aurait comporté des risques très importants, engagé un processus de déstructuration de la zone euro et nui à la crédibilité de la monnaie commune. C’eût été oublier que dans une mondialisation économ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Surtout, son ministre des Finances, M. Wolfgang Schäuble, a incarné un intégrisme, un fondamentalisme libéral ; il a ainsi réclamé un Grexit temporaire, c’est-à-dire la sortie de la Grèce hors de la zone euro pour au moins cinq années. Cela dit, du côté grec, les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas. Le dimanche 5 juillet, M. Tsipras exhortait les Grecs à refuser l’accord envisagé par leurs créanciers ; une semaine plus tard, le dimanche 12 juillet, il acceptait un accord encore plus rigoureux – tout en ajoutant, hier soir, qu’il « n’y croit pas ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Depuis le plan d’aide de 2010, les Grecs subissent une cure d’austérité interminable, et supportent de nombreux sacrifices : baisse de 25 % des salaires, réduction du salaire minimum, difficultés d’accès aux soins, explosion du taux de pauvreté… L’accord des 12 et 13 juillet comporte des mesures draconiennes pour la Grèce, astreinte à de nouvelles mesures d’austérité, alors qu’elle est déjà plongée dans la crise. Évoquant ces nouvelles contraintes, le magazine Der Spiegel a même écrit : « c’est le catalogue des horreurs » : augmentation de la TVA, en particulier dans le secteur touristique, dont vit principalement la Grèce, réforme du système des retraites, amplification des privatisations – Athènes va devoir mett...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

...poir et donc sans confiance des peuples européens. L’Europe doit redevenir elle-même. Elle doit renaître. Le temps est peut-être venu d’une renaissance européenne qui ramènerait ce continent à ses origines et à ses racines, au temps où l’Europe était une civilisation et pas seulement un marché, une culture et pas seulement une monnaie, une espérance et pas seulement une résignation, ce à quoi la Grèce, en raison de sa civilisation plusieurs fois millénaire, peut nous aider, surtout si l’on pense comme Marguerite Yourcenar qui constatait dans l’un de ses livres que « tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en grec ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Il s’agit de faire payer au peuple grec d’avoir osé dire non à l’Europe de l’orthodoxie financière et à l’asphyxie de son pays. Cet accord n’a qu’un seul mérite, comme vous en avez convenu, monsieur le Premier ministre, celui d’éviter à la Grèce l’exclusion de la zone euro, conformément au voeu d’une très large majorité de la population grecque. Pour le reste, le programme qu’il prévoit est un florilège de mesures dictées par ces mêmes dogmes néolibéraux et « austéritaires » que nous combattons ici en France !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Ces mesures confortent l’idée selon laquelle la Grèce est un laboratoire où sont expérimentés des dispositifs ayant vocation à s’appliquer à tous les peuples européens. Notre ami Alexis Tsípras, le Premier ministre grec, a pourtant dû accepter l’accord, tout simplement parce que l’Allemagne, la BCE et le FMI ne lui ont pas laissé d’autre choix ! C’était l’accord ou la sortie de la Grèce de la zone euro, l’accord ou le refus d’octroyer un nouveau pla...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

D’ailleurs, sans attendre, les vautours sont déjà là, ils ont déjà pris leur envol et il en est qui sont français ! Par ailleurs, le plan met en oeuvre une véritable mise sous tutelle de la Grèce car l’accord prévoit que le Parlement devra abroger des lois déjà votées et que la Troïka aura un droit de regard sur les lois futures. Il comprend quelques mesures fiscales positives proposées par les Grecs comme la hausse de l’imposition des entreprises, l’extension de la taxe sur les produits de luxe ou la suppression des règles fiscales spéciales applicables au transport maritime.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Le plan alourdira encore la dette grecque, de sorte que le rééchelonnement pour l’heure simplement évoqué ne fera que lisser les effets de l’augmentation. La plupart des économistes, y compris libéraux, doutent d’ailleurs de la pertinence de ce prétendu plan d’aide et le jugent irréaliste. La Grèce illustre au fond la dramatique impasse dans laquelle mènent l’obsession voire le fanatisme « austéritaire » et le mépris de la souveraineté populaire, autrement dit le primat de l’Europe des financiers sur l’Europe démocratique. Les politiques d’austérité budgétaire, qui n’ont aucun sens et empêchent de renouer avec la croissance, sont toujours imposées coûte que coûte aux Grecs comme aux autres...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Ce que le monde entier a pu constater au cours des dernières semaines et des derniers mois, ce dont les peuples ont été les témoins, c’est l’inflexibilité d’institutions aveuglées par le dogmatisme à laquelle la Grèce a opposé une formidable capacité de résistance et une capacité à ébranler les consciences européennes afin de redonner espoir dans les solutions alternatives. La victoire remportée ce week-end par les créanciers et par les dirigeants européens, peu glorieuse car remportée sur un peuple déjà à genoux, ne peut rien contre l’espérance nouvelle qui point de toute part en Europe ! Rien ne sera plus co...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, la semaine dernière, à cette même tribune, nous formions le voeu que tout soit mis en oeuvre pour éviter une sortie de la Grèce de la zone euro. Cette perspective semble s’éloigner. Il y a deux jours, les chefs d’État de la zone euro ont conclu un accord qui permet à la Grèce de conserver l’euro comme monnaie nationale et de faire face à ses obligations. Un certain nombre de parlements nationaux ont à se prononcer sur cet accord. Nous le faisons aujourd’hui. Au regard de la situation pressante dans laquelle se trouvent ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

… je souhaite que nous y apportions un soutien le plus large possible. Cet accord ne résout pas tout, mais il est essentiel pour que tout ne se disloque pas. Replaçons-nous quelques jours en arrière. Autour de la table, une majorité se dessinait pour la sortie de la Grèce de la zone euro.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Le gouvernement grec était jugé peu fiable, insincère. La Grèce était considérée comme un pays trop engoncé dans ses difficultés et dans ses dérives pluriséculaires. Le pays paraissait trop lourdement endetté – pas suffisamment, néanmoins, pour qu’un défaut de paiement mette en danger l’édifice européen. Pour certains, la Grèce pouvait donc être « lâchée », sans dommages collatéraux irrémédiables. Des États se sont exprimés en ce sens.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Ces derniers jours, des hypothèses farfelues ont circulé : une double monnaie, une sortie temporaire, un soutien humanitaire ! Ces prises de position ont médusé les opinions publiques européennes. En France, en Grèce bien sûr, en Espagne, en Italie, en Allemagne – peut-être même en Finlande –, elles ont cru voir l’Union se transformer en une société de recouvrement de créances, ce genre de sociétés avides et agressives qui s’acharnent contre un ménage quand celui-ci a cédé à la facilité des crédits revolving ! Chers collègues, je l’ai dit la semaine dernière, je le redis aujourd’hui : on ne traite pas un peu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

La politique monétaire conduite par la BCE, le plan Junker sont autant d’étapes qui doivent nous conduire à développer des politiques qui se mettent davantage au service de la croissance, de l’emploi et de l’investissement. La Grèce – et pas seulement la Grèce – ne s’en sortira durablement que si la croissance vient accompagner les efforts colossaux qui lui sont demandés. L’Allemagne, forte de ses succès économiques, est plus réticente à engager l’Union dans de vastes plans de développement et plus vigilante quant à la force de la monnaie. Pour autant, mes chers collègues, cet accord en appelle un deuxième, qui concernera t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Elle attend des chefs d’État que des initiatives soient prises pour renforcer l’Europe. C’est chose faite, avec les propositions du Président de la République. L’Europe doit maintenant avancer, et avancer encore, au service des peuples. Monsieur le Premier ministre, nous voterons cet accord qui permet à la Grèce de ne pas sombrer dans la faillite. Nous voterons cet accord qui permet à l’Union européenne d’être fidèle à ce qu’elle est et d’envisager l’avenir. Durant cette crise, la gauche, au-delà du groupe SRC, a témoigné sa solidarité, quand l’opposition se perdait dans des tête-à-queue permanents ;

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Hier, comme tous ceux qui aiment sincèrement le peuple grec et n’imaginent pas l’Europe amputée de la Grèce, nous étions heureux que l’idée même de Grexit soit, à ce stade, derrière nous. Et ce matin, nous nous sommes réveillés avec une dernière frasque du Premier ministre grec. Alors que François Hollande se félicitait d’être parvenu à ce que M. Tsipras « l’aide à l’aider », voilà que M. Tsipras déclare : « J’assume d’avoir signé un texte auquel je ne crois pas ». Pour nous aider, on pouvait trouver ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Que cherche-t-il ? Pensez-vous vraiment qu’il nous aide à soutenir ce pré-accord, arraché aux forceps ? Pourtant, je continue à penser qu’il reste une voie, étroite, qui consiste à donner à la Grèce une nouvelle chance. Je me garderai bien de parler de dernière chance, car ce qui commence maintenant n’est sans doute que le début d’un long chemin douloureux pour Athènes, plus exigeant que ce que les Grecs ont enduré depuis cinq ans. La facilité pousse certains à penser que l’Europe, l’Allemagne, et la grande majorité des pays de la zone euro seraient les responsables de cette tragédie. À l’e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

…oui, contre sa famille, celle qui, depuis cinq ans, est au chevet de la Grèce avec une constance et un sens de la solidarité qui forcent le respect. M. Tsipras s’est comporté comme un funambule, un fildefériste inconscient.