Interventions sur "grec"

34 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, il est très positif d’organiser ce débat et ce vote, même s’il aurait peut-être été préférable qu’ils intervinssent après le vote du Parlement grec, qui aura lieu ce soir, afin que nous soyons complètement informés de la position finale d’Athènes. L’Europe doit beaucoup à la Grèce : une civilisation, une culture, la démocratie. Cependant, certains États ont cherché à l’évincer de la zone euro, pour sanctionner sa gestion économique et l’ampleur de sa dette. Pourtant, ce Grexit aurait comporté des risques très importants, engagé un processus...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Surtout, son ministre des Finances, M. Wolfgang Schäuble, a incarné un intégrisme, un fondamentalisme libéral ; il a ainsi réclamé un Grexit temporaire, c’est-à-dire la sortie de la Grèce hors de la zone euro pour au moins cinq années. Cela dit, du côté grec, les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas. Le dimanche 5 juillet, M. Tsipras exhortait les Grecs à refuser l’accord envisagé par leurs créanciers ; une semaine plus tard, le dimanche 12 juillet, il acceptait un accord encore plus rigoureux – tout en ajoutant, hier soir, qu’il « n’y croit pas ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Décidément, plusieurs pays n’ont pas un respect incommensurable pour le référendum en matière européenne, et se jugent spoliés par ses résultats. C’est vrai du référendum grec du 5 juillet dernier : 61 % de non, et le gouvernement dit oui, une semaine après, à l’accord qu’il dénonçait auparavant. C’est vrai aussi – bien sûr – du référendum français du 29 mai 2005 : 54 % des votants rejettent le traité constitutionnel européen ; pourtant, son contenu sera adopté par l’exécutif et le Parlement en 2008, sous la forme du traité de Lisbonne, sans nouvelle consultation popul...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

Depuis le plan d’aide de 2010, les Grecs subissent une cure d’austérité interminable, et supportent de nombreux sacrifices : baisse de 25 % des salaires, réduction du salaire minimum, difficultés d’accès aux soins, explosion du taux de pauvreté… L’accord des 12 et 13 juillet comporte des mesures draconiennes pour la Grèce, astreinte à de nouvelles mesures d’austérité, alors qu’elle est déjà plongée dans la crise. Évoquant ces nouvelles...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

...ptions de l’Europe. La conception initiale d’une Europe solidaire et humaniste dont les États membres se soutiennent et ont pour objectif leur progrès commun était celle de Jacques Delors et de Romano Prodi. La seconde conception, plus récente, est celle d’une Europe marchande, financière et bancaire qui n’a plus guère de projet collectif et se soucie peu des États membres en difficulté. La crise grecque a vu la progression de cette seconde conception. Désormais, la justice semble supplantée par la monnaie. L’Europe doit se ressaisir et se retrouver sous peine de se transformer profondément et se métamorphoser en zone sans réelle croissance ni emploi durable, sans progrès ni espoir et donc sans confiance des peuples européens. L’Europe doit redevenir elle-même. Elle doit renaître. Le temps es...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Il s’agit de faire payer au peuple grec d’avoir osé dire non à l’Europe de l’orthodoxie financière et à l’asphyxie de son pays. Cet accord n’a qu’un seul mérite, comme vous en avez convenu, monsieur le Premier ministre, celui d’éviter à la Grèce l’exclusion de la zone euro, conformément au voeu d’une très large majorité de la population grecque. Pour le reste, le programme qu’il prévoit est un florilège de mesures dictées par ces mêmes...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Ces mesures confortent l’idée selon laquelle la Grèce est un laboratoire où sont expérimentés des dispositifs ayant vocation à s’appliquer à tous les peuples européens. Notre ami Alexis Tsípras, le Premier ministre grec, a pourtant dû accepter l’accord, tout simplement parce que l’Allemagne, la BCE et le FMI ne lui ont pas laissé d’autre choix ! C’était l’accord ou la sortie de la Grèce de la zone euro, l’accord ou le refus d’octroyer un nouveau plan d’aide à la Grèce ! Outrepassant son rôle, la BCE a délibérément joué un rôle politique, asphyxiant l’économie grecque pour faire plier le gouvernement. Comment nég...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Au début du XXe siècle, à l’issue de la Première guerre mondiale, le traité de Versailles, diktat imposé par les vainqueurs, a été vécu comme une humiliation par le peuple allemand. Ce sentiment a nourri la bête immonde du nazisme qui fut à l’origine de l’effondrement de l’Europe. En ce début de XXIe siècle, par une dramatique ironie de l’histoire, le peuple grec est humilié par la volonté du gouvernement allemand ! Le sens des responsabilités et le volontarisme du Premier ministre grec se sont heurtés à l’inflexibilité du gouvernement allemand, tenant d’une ligne « austéritaire » et ordo-libérale derrière laquelle les dirigeants européens ont fait bloc ! À l’aune des résultats, dans son soutien à Alexis Tsípras, le président Hollande a pour le moins manq...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...faillite du projet européen et trahir l’esprit des pères fondateurs de l’Europe qui rêvaient d’une union toujours plus étroite entre les peuples. L’alignement des sociaux-démocrates sur la droite déflationniste et ultralibérale à l’échelle de l’Europe est aussi incompréhensible que désastreux. Systématiquement et cyniquement, l’Europe et le FMI ont privilégié une approche punitive du gouvernement grec. L’épisode que nous traversons révèle la profondeur de la crise européenne, qui est bien moins économique et financière qu’idéologique et démocratique. Il faut le dire : le dogmatisme n’est pas du côté de Tsípras, du gouvernement grec ou de Syriza, mais du côté de la Troïka et de l’Eurogroupe !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

De fait, les actions prioritaires dont l’accord de Bruxelles dresse la liste reprennent presque mot pour mot le plan des créanciers massivement rejeté par les Grecs lors du référendum du 5 juillet. Il prévoit notamment une hausse immédiate de la TVA pesant sur la plupart des produits et services de 13 % à 23 %, la suppression avant la fin de l’année 2019 de l’allocation pour les petites retraites et la finalisation de toutes les procédures de privatisation en cours, en particulier des aéroports régionaux, des ports du Pirée et de Thessalonique et du réseau ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

D’ailleurs, sans attendre, les vautours sont déjà là, ils ont déjà pris leur envol et il en est qui sont français ! Par ailleurs, le plan met en oeuvre une véritable mise sous tutelle de la Grèce car l’accord prévoit que le Parlement devra abroger des lois déjà votées et que la Troïka aura un droit de regard sur les lois futures. Il comprend quelques mesures fiscales positives proposées par les Grecs comme la hausse de l’imposition des entreprises, l’extension de la taxe sur les produits de luxe ou la suppression des règles fiscales spéciales applicables au transport maritime.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Mais il exercera aussi un puissant effet récessif sur une économie déjà exsangue et les mesures qu’il prévoit étoufferont plus encore l’économie grecque.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Le plan alourdira encore la dette grecque, de sorte que le rééchelonnement pour l’heure simplement évoqué ne fera que lisser les effets de l’augmentation. La plupart des économistes, y compris libéraux, doutent d’ailleurs de la pertinence de ce prétendu plan d’aide et le jugent irréaliste. La Grèce illustre au fond la dramatique impasse dans laquelle mènent l’obsession voire le fanatisme « austéritaire » et le mépris de la souverainet...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ro ne redevient pas un projet politique commun mais demeure un espace de domination des forts sur les faibles ne comptant pour rien, alors l’Europe est morte ! Si la zone euro ne redevient pas un espace de coopération et de solidarité mais demeure le terrain de jeu des marchés financiers et de leurs fondés de pouvoir, alors l’Europe est morte ! En luttant comme ils l’ont fait depuis des mois, les Grecs nous ont donné une leçon de courage et de lucidité.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ra plus comme avant ! Alexis Tsípras a confirmé à l’issue des négociations sa volonté de continuer « à lutter afin de pouvoir renouer avec la croissance et regagner [une]souveraineté perdue », ajoutant : « Nous avons gagné la souveraineté populaire, le message de la démocratie a été transmis en Europe et dans le monde entier, c’était le plus important ». C’était, en effet, le plus important. Les Grecs ont convaincu nombre d’Européens que l’Europe peut être une idée neuve. Solidaires du peuple grec et de son gouvernement, nous ne pouvons cautionner un projet d’accord obtenu par la contrainte, le pistolet sur la tempe, ni l’humiliation infligée à un peuple souverain. On nous permettra au contraire de rendre solennellement hommage au peuple grec, à son courage et à sa dignité, tandis que l’Europ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

...ne euro. Cette perspective semble s’éloigner. Il y a deux jours, les chefs d’État de la zone euro ont conclu un accord qui permet à la Grèce de conserver l’euro comme monnaie nationale et de faire face à ses obligations. Un certain nombre de parlements nationaux ont à se prononcer sur cet accord. Nous le faisons aujourd’hui. Au regard de la situation pressante dans laquelle se trouvent nos amis grecs et du rôle éminent joué par la France dans ces négociations…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Le gouvernement grec était jugé peu fiable, insincère. La Grèce était considérée comme un pays trop engoncé dans ses difficultés et dans ses dérives pluriséculaires. Le pays paraissait trop lourdement endetté – pas suffisamment, néanmoins, pour qu’un défaut de paiement mette en danger l’édifice européen. Pour certains, la Grèce pouvait donc être « lâchée », sans dommages collatéraux irrémédiables. Des États se sont ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

... l’avenir et ne pas prononcer de paroles blessantes. Quoi qu’en aient dit certains, qui feraient bien de réfléchir avant de critiquer leur pays lorsqu’il est en pleine négociation – je pense à M. Sarkozy et à ses paroles malheureuses –, il a su, sans rien concéder, maintenir la force du couple franco-allemand, le conduire là où il devait être conduit. Il a su aider et accompagner le gouvernement grec, avec les moyens administratifs qui sont les nôtres. Avec ténacité, avec même cette pointe de discrétion et d’humilité, nécessaire en ces circonstances …