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Le présent amendement porte sur l’assignation à résidence. L’article 4 fait apparaître deux notions distinctes : le lieu de l’assignation à résidence et le lieu d’habitation, dans lequel la personne peut se trouver astreinte à se trouver pendant huit heures au maximum. Je rappelle que la personne assignée à résidence n’est pas une personne qui a commis une infraction, et qu’un lieu peut être très restreint, très limité. Je propose donc de s...
...de l’ordre du fait avéré puisque l’appréciation du comportement relèvera de l’appréciation subjective de l’administration. L’emploi du terme « comportement » permet en effet toutes les interprétations possibles et n’a pas de réelle définition juridique aujourd’hui. Il serait donc très difficile pour un juge administratif, saisi d’un recours, de déclarer une erreur manifeste d’appréciation dans l’assignation à résidence. Avec le mot « comportement », on se rapproche dangereusement de la notion d’intention de commettre un acte poursuivi par la loi, laquelle n’est pas condamnable. Au contraire, le mot « activité » oblige l’administration à motiver, sur des faits externes à l’individu, une telle décision. Le terme « comportement », s’il devait être retenu, constitue une véritable rupture avec des éléme...
Monsieur le Premier ministre, il s’agit de l’une des dispositions les plus importantes que vous modifiez dans la loi de 1955. Vous introduisez une distinction entre le lieu d’assignation à résidence et ce que vous appelez désormais le lieu d’astreinte à demeurer dans un lieu d’habitation, qui a pour conséquence de limiter à huit heures cette assignation à résidence. Sur une journée de vingt-quatre heures, on ne connaîtra donc précisément le lieu où se trouve la personne que durant huit heures. Nous avons eu un long débat hier en commission des lois. Le Gouvernement n’a pas été e...
L’amendement étant identique, je ne vais pas m’étendre. Il faut laisser au ministre de l’intérieur la possibilité de déterminer les plages horaires et la durée de l’assignation à résidence. Permettez-moi, monsieur le président, d’une phrase, n’ayant pas pu m’exprimer sur les polices municipales, de rappeler que le week-end dernier, le préfet de la Seine-Saint-Denis a demandé aux maires que nous sommes de mettre dans la rue le plus de policiers municipaux possible, armés, équipés de gilets pare-balles.
Il s’agit d’un amendement de repli. J’espère que dans sa grande sagesse notre assemblée, surtout la majorité, soutiendra les amendements de nos collègues Larrivé et Lagarde qui visent à rendre le dispositif beaucoup plus logique. Comment nos concitoyens pourraient-ils comprendre que l’assignation ne puisse revêtir qu’une durée maximale de huit heures par jour ? Je défendrais cet amendement si, par une erreur majeure, les amendements de nos collègues n’étaient pas adoptés.
C’est donc un amendement de repli qui porte la durée d’assignation à résidence de huit heures à douze heures.
Permettez-moi de relever une confusion. L’assignation à résidence n’est pas de huit heures : lorsqu’elle est décidée, elle l’est. C’est l’astreinte à résider dans le domicile qui est de huit heures. (« Et alors ? » sur les bancs du groupe Les Républicains.) Certains collègues pensent que l’assignation à résidence ne sera que de huit heures.
L’assignation à résidence est donc entière. Les huit heures, c’est pour l’assignation à résidence dans le domicile. La question qui se pose est de savoir si l’on peut contraindre un individu à rester plus de huit heures chez lui, et même si l’on peut le contraindre à y rester vingt-quatre heures, puisque c’est ce que vous proposez. Au plan du droit, cela s’appelle une mesure disproportionnée. Ce n’est plus un...
...on hier, du moins a-t-il fait l’objet d’un débat au cours de la discussion des articles. La rédaction actuelle de l’article 4 permet, pour des raisons qu’on peut comprendre, aux autorités publiques d’interdire à des personnes assignées à résidence d’entrer en relations avec un tiers, quel qu’il soit. Toujours dans la formulation actuelle, cette interdiction est automatiquement levée à la fin de l’assignation à résidence, quel qu’en soit le motif. Cet amendement, auquel se sont associés MM. Fenech et Houillon, tend à ce que la levée de l’assignation à résidence ne fasse pas tomber en même temps l’interdiction d’entrer en contact avec des personnes dont on estime qu’il faut écarter celles qui étaient assignées jusque là. J’ai évoqué cet amendement hier avec le président de la commission des lois. En ...
...on ne les assignerait pas à résidence – et dont il ne faudrait pas qu’ils consacrent leur temps à une propagande délétère qui peut parfaitement se diffuser par le biais des réseaux sociaux et des sites internet, ou à entrer en communication par des moyens électroniques avec les personnes que l’on veut précisément éviter qu’ils rencontrent. Cette proposition vient donc en complément de la mesure d’assignation à résidence qui permet d’isoler une personne jugée dangereuse soit du public, afin qu’elle ne diffuse pas de propagande, soit des gens avec qui elle pourrait envisager de perpétrer des attaques contre notre pays.
...rs de ce débat, je n’y ai pas vu, pour ma part, la nécessité d’une révision. Si un problème devait se poser à l’avenir sur ce point, il nous faudrait y travailler rapidement et sérieusement ensemble. En effet, monsieur le Premier ministre, le fait que, dans le cadre de l’état d’urgence, on n’ait pas les moyens, pour des raisons constitutionnelles, de vérifier réellement qu’une personne respecte l’assignation qui lui est intimée ou, pire encore, qu’on doive lui demander d’être volontaire pour être surveillée, signifie que le droit en vigueur présente des failles qu’il convient de corriger. Les Français ne pourraient pas comprendre qu’on ne se donne pas les moyens de contrôler les individus dangereux, compte tenu de ce qui vient de se passer et qui, malheureusement, risque de se reproduire sur notre te...
Monsieur le Premier ministre, nous avons une obligation de résultat et pas seulement de moyen. J’écoute le débat depuis ce matin. L’assignation à résidence date de la loi de 1955 : n’en faisons pas une nouvelle ligne Maginot ! En 1955, l’assignation à résidence avait un sens. Aujourd’hui, l’époque a changé : il y a internet, et l’on voit les difficultés qu’a notre État, et je n’accuse personne, à faire respecter les peines alternatives. On voit la pratique, aussi : on peut voter tous les textes de la Terre mais si dans la pratique les au...
Je comprends la logique du Gouvernement, qui est d’obtenir un vote conforme au Sénat : il faut donc donner des gages et trouver une forme de compromis. Sauf que le compromis que nous sommes en train de faire, mes chers collègues, porte sur des questions fondamentales : l’assignation à résidence pendant douze heures par jour, avec contrôle par le bracelet électronique qui, aujourd’hui, ne peut être utilisé que sur décision de justice !
...ier ministre, mais la décision que vous nous demandez de prendre et l’amendement que vous avez proposé vont très loin par rapport aux dispositions actuelles. En effet, ce qui fonde notre Constitution – et nous avons énormément parlé de l’État de droit ces derniers jours – c’est la séparation du judiciaire, c’est le fait que les décisions puissent faire l’objet d’une instruction. Aujourd’hui, une assignation à résidence décidée administrativement sur la base du comportement, qui pourrait impliquer par une décision administrative la mise sous bracelet électronique, c’est aller vraiment très loin. Je le dis parce qu’il faut que chacun soit conscient à cet instant de ce qui se passe.
...t d’abord rappeler que notre vote, favorable, est à considérer au regard des circonstances, qui sont d’une extrême gravité. À nos yeux, la prorogation du régime d’exception doit être limitée à trois mois. Le texte issu de la commission des lois a évolué sur certains points. Je le dis en toute franchise, certaines de ces évolutions nous préoccupent, nous inquiètent, notamment celle qui concerne l’assignation à résidence. Nous avons en revanche accueilli avec satisfaction le renforcement du contrôle parlementaire, au travers de réunions hebdomadaires et de la remise d’un rapport. Dans ce cadre-là et, au-delà, par la démarche citoyenne qui va se développer, nous serons attentifs et vigilants sur la mise en oeuvre des mesures exceptionnelles que nous votons aujourd’hui. En cas de dérive, nous agirons – ...