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Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, alors que l'école depuis la loi Fillon de 2005 était en train de faire sa révolution silencieuse pour permettre la réussite de tous les élèves,
... ne contestons nullement. Mais, disiez-vous, pas question de poser des portes ou des fenêtres, encore moins un toit, ce sera pour plus tard quand les bases seront solides. Et c'est là que nos conceptions divergent car notre école continue d'avancer, avec des difficultés parfois mais aussi avec des réussites formidables, grâce à des enseignants pleinement engagés dans leur noble mission auprès des élèves. Une note de janvier 2013 provenant du Centre d'analyse stratégique du Premier ministre démontre que favoriser le bien-être des élèves est une condition de la réussite éducative. Elle précise qu'aujourd'hui neuf jeunes sur dix se sentent bien à l'école, ce qui est plutôt satisfaisant, mais malheureusement insuffisant pour faire baisser significativement le nombre d'élèves en difficulté à l'entr...
Il constitue une réponse ambitieuse pour chaque élève, je dis bien « pour chaque élève », pas pour 80 % des élèves, pas pour deux Français sur trois, pas pour une élite. Aucun élève ne doit rester au bord de la route !
...toutefois sur notre faim : les modalités du socle seront précisées par décret et son contenu comme son articulation avec les programmes seront au menu du nouveau Conseil supérieur des programmes. Au-delà des trois piliers sur lesquels repose la refondation, qu'ont largement exposés M. le ministre et M. le rapporteur, où sont les innovations de ce projet de loi, celles qui doivent permettre à nos élèves de progresser et de choisir librement leur orientation au cours de leur scolarité ; celles qui doivent contribuer à réduire le nombre de décrocheurs ; celles qui doivent prendre en compte les aptitudes et les aspirations des élèves et de leurs familles ? Monsieur le ministre, je dois vous dire que je n'en ai pas trouvé beaucoup ! S'agit-il de la volonté de scolariser davantage d'enfants de deux...
...nes intentions ne suffisent pas. Encore faut-il savoir à quoi elles correspondent, comment les organiser et comment les articuler. À cet égard, je regrette que vous ayez passé sous silence le triptyque qui prévalait jusque-là pour le primaire : il contenait tout d'abord des contenus d'enseignements fondamentaux clairement identifiés, puis un dispositif d'aide individualisée systématique pour tout élève en difficulté, et enfin un dispositif d'évaluation. De ces trois piliers, vous ne dites rien dans ce projet de loi, pourtant fort bavard sur les belles et grandes déclarations d'intentions et de bons sentiments, que vous avez toutefois eu la sagesse d'alléger un peu en supprimant l'article 3. Nous sommes plus inquiets encore d'apprendre que, tout en augmentant le nombre de professeurs des école...
...veloppés. Deux siècles plus tard, nous sommes enfin en mesure d'exercer la liberté d'expression imaginée par les rédacteurs de l'article xi de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il est primordial que l'école de la République accompagne ce changement au lieu de le subir. L'article 26 du projet de loi dont nous discutons aujourd'hui préconise une formation progressive des élèves aux outils et aux ressources numériques. Il reste à donner aux enseignants les moyens d'assurer cette formation, en étant eux-mêmes formés et en disposant d'outils adaptés à cet enseignement. C'est pourquoi l'article 55 est particulièrement important. Il vient élargir l'exception pédagogique dont bénéficient les enseignants, en autorisant explicitement l'usage en cours des oeuvres écrites numér...
...Espérer en l'avenir, passer à la suite et penser au redressement du pays, voilà une noble cause, une cause essentielle, une cause que nous devons porter haut et dont nous pouvons être fiers. De l'ambition il en faut, mais c'est aussi de réparation qu'il est question. Notre école, celle qui fait la fierté de la République, est malade. L'école primaire, pourtant décisive, est la moins financée. Un élève sur cinq ne lit pas correctement au début de la sixième. Trop de jeunes quittent le système sans diplôme. Ils ne seront pas protégés et seront durement touchés par un taux de chômage deux fois plus élevé que celui qui affecte les diplômés. Le déterminisme social reste un constat accusateur de carence et d'iniquité de notre système scolaire. Mesdames, messieurs de l'ancienne majorité, aujourd'hui...
...propose. À vrai dire nous l'attendions, avec le sentiment d'une grande urgence. L'ampleur des retards dont souffre l'académie de La Réunion est elle-même un plaidoyer en faveur de cette refondation. Ces retards donnent d'ailleurs la mesure du chemin à parcourir, ne serait-ce qu'au regard des objectifs pédagogiques que la nation fixe à l'école dans ce texte. Ainsi, pour arriver à ce que tous les élèves maîtrisent les compétences de base en français et en mathématiques, les efforts devront être plus importants. À la fin du CE1, le retard des petits Réunionnais est déjà, en effet, de 10 points supérieur à la moyenne nationale. À la fin du CM2, nous partons encore de plus loin. De la même façon, diminuer de moitié la proportion des élèves qui sortent du système scolaire sans qualification demand...
...ctive à refonder l'école de la République. C'est un projet éducatif mais aussi un projet de société. Dans votre discours vous avez parlé de l'agenda de la refondation, qu'il fallait commencer par l'école maternelle et primaire, continuer par le collège et le lycée dans cette loi de programmation, la première du quinquennat. Pourquoi l'école primaire est-elle la priorité ? Parce qu'elle donne à l'élève les bases qui déterminent la suite de sa scolarité. C'est sa paupérisation qui a fait prospérer l'échec et le décrochage scolaires. C'est sa renaissance et sa transformation qui conditionnent la réussite de notre système éducatif. La nouvelle architecture que vous présentez, monsieur le ministre, combine le retour à des fondamentaux de l'école républicaine et l'audace d'une nouvelle organisation...
...manière quelque peu effrayante. Les clés de l'insertion dans notre société, les clés de la compréhension du monde ne sont pas offertes à 20 % de nos concitoyens : ce sont les chiffres du programme international de recherche sur la lecture scolaire qui témoignent qu'à la fin du CM1, au terme de la quatrième année de scolarité obligatoire, nous sommes en deçà de la moyenne européenne. Et ces jeunes élèves sont bientôt de jeunes adultes et ces jeunes adultes, hélas, vont porter le même handicap tout au long de leur vie. Lorsque nous disposons des chiffres des journées de défense et de citoyenneté, anciennes JAPD, on s'aperçoit qu'on a là aussi 20 % de lecteurs inefficaces, avec une régression constatée, de plus en plus forte, sur la compréhension des textes informatiques. Enfin, pour en terminer ...
...ses publiques. En vérité, le problème n'est pas tant le nombre de professeurs que la répartition du travail et ce que vous exigez d'eux par la multiplication des formations, des matières à dispenser et des suivis personnalisés. Parmi le peu de mesures concrètes figurant dans le projet de loi, il est permis de s'interroger sur la pertinence de l'introduction de l'anglais dès le primaire quand nos élèves ont déjà du mal à acquérir une bonne maîtrise orale, écrite et parlée du français. Le problème n'est pas tant la précocité de l'enseignement que sa méthode et le nombre d'heures qui lui sont consacrées. À titre personnel, je me souviens des deux heures d'anglais par semaine dont je bénéficiais au lycée, deux heures largement axées sur l'écrit, en particulier sur l'anglais littéraire, ce qui n'ét...
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : utiliser les outils de l'école pour inculquer votre doctrine idéologique (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Au sujet de l'enseignement moral et civique, je lis dans l'étude d'impact qu'il permettra « un apprentissage du respect mutuel entre élèves sans distinction liée au genre ».
Ainsi, l'orientation sexuelle n'aurait rien à voir avec une quelconque prédisposition génétique naturelle, mais serait la simple conséquence des préjugés sociaux et culturels il y a là largement de quoi perturber le bon sens des élèves. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Il suffit de survoler ce projet pour comprendre rapidement votre tendance à vouloir faire de l'école un lieu d'éducation et non plus d'enseignement. Vous cherchez à vous substituer à la cellule familiale potentiellement mal pensante, allant jusqu'à parler de « coéducation » avec les parents. Ainsi ne parlerons-nous plus d'enseignement artistique et c...
afin de nous faire découvrir la beauté architecturale des HLM, du collectivisme, de la diversité populaire et des oeuvres d'art moderne jonchant les rues ce qui, je dois l'avouer, nous a laissés plus perplexes qu'émus. Mais il est vrai qu'en commission, certains défendaient l'idée d'initier le plus tôt possible les élèves à l'art moderne : si vous n'aimez pas, on vous apprendra à aimer !
Tout un programme de gauche, évidemment. Je n'ose imaginer ce qui attend les élèves en l'absence de feuille de route du Gouvernement sur ce sujet pour couper court aux délires de certains enseignants militants. Il est étonnant de ne trouver, dans une loi de refondation de l'école de la République, aucune garantie quant à la neutralité politique des enseignants. La morale à l'école devrait être avant tout celle des professeurs. Si ceux qui doivent enseigner la morale sont parti...
...t de l'éducation, votre projet de loi replace la pédagogie au centre du métier d'enseignant. Il offre, de surcroît, une réelle formation aux personnels non enseignants, qui font partie intégrante des équipes pédagogiques. Enfin, la pédagogie retrouve ses lettres de noblesse ! Car enseigner est un métier. Apprendre à apprendre. Apprendre à donner le goût d'apprendre. Apprendre à développer chez l'élève l'esprit critique et à en faire un véritable citoyen. Alors, oui : une vraie formation professionnelle a un coût. Mais si l'éducation coûte cher, l'absence d'éducation coûte encore plus cher à la société en termes économiques, sociaux et démocratiques. Car c'est à l'école que se construit l'attachement citoyen aux valeurs de la République. Ce texte prend également en compte l'impérieuse nécessit...
Comment ne pas penser à la volonté affichée par le précédent gouvernement d'évaluer les élèves de grande section de maternelle afin d'identifier les enfants « à risque » ou « à haut risque » ? La défiance engendre un sentiment d'exclusion, qui peut provoquer une crise du lien social et aboutir à une rupture avec la société. La confiance, elle, engage les individus les uns envers les autres : par conséquent, la société ne s'en trouve que plus apaisée. Les parents sont le pilier central de...
...re modèle n'ont pas épargné l'école. Ces dernières années, notamment, ont accentué ce sentiment de déclassement de l'institution et de celles et ceux qui la font vivre. Plus profondément, la difficulté est réelle d'allier massification de l'enseignement, méritocratie républicaine et égalité des chances. La sortie sans diplôme du système éducatif de 150 000 jeunes par an, le doublement du nombre d'élèves en difficulté de lecture, l'apparition de difficultés chez les élèves dès le cours préparatoire sont des signaux d'alerte puissants qui ne pouvaient qu'amener à une réaction, adaptée à la fois à la situation et aux attentes. Toutefois, même si les faits appelaient une refondation, il faut saluer ici le choix de François Hollande d'avoir imposé cette réforme comme thème majeur de sa campagne et l...
...dans la mesure où l'appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. » C'est une pensée à méditer. Permettez à l'ancien principal de collège en zone d'éducation prioritaire que je suis de réaffirmer combien il est important et vous le dites, d'ailleurs de prendre en compte la diversité des élèves, les origines sociales et géographiques, d'accorder une autonomie suffisante aux établissements et, surtout, de faire confiance aux enseignants. Sincèrement, monsieur le ministre, je ne suis pas convaincu que votre projet de loi aille totalement dans ce sens, ou en tout cas que vous ayez les moyens de mener votre projet à son terme. Vous avez fait le choix de créer 60 000 postes d'enseignants ...