Les aides publiques à la presse sont un dossier éminemment politique. On sait que bien des quotidiens ou des périodiques survivent grâce, outre à ces aides, aux commandes des grandes entreprises, des universités et des administrations publiques. Il ne viendrait en effet pas à l’idée de la majorité des Français d’acheter des titres qui copient et recopient une idéologie dominante qui ne satisfait plus personne.
Ce recul du débat a sa part dans la radicalisation de l’expression des opinions. Je citerai par exemple Claude Julien, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique : « La presse la plus prospère, celle qui, dans la répartition des aides publiques, se taille la part du lion, est aussi celle qui chante avec le plus d’enthousiasme les vertus d’un libéralisme économique proscrivant toute intervention de l’État ».
L’État s’introduit donc abusivement dans la définition de ce que sont les libertés de la presse.
Notons ainsi que, de 2009 à 2013, Le Monde a été doté par l’État de 90 millions d’euros, alors que Valeurs actuelles, hebdomadaire plébiscité par les Français,