Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 18 octobre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Motion de renvoi en commission

Michel Sapin, ministre de l’économie et des finances :

Je le répète – nous ne cessons de le faire –, nous vous avions donc présenté un projet de budget, dont l’opposition avait contesté, ce qui est assez habituel, l’hypothèse de croissance. Entre nous, vous étiez en bonne compagnie puisque le Haut conseil des finances publiques avait lui aussi considéré que cette hypothèse de croissance de 1 % était trop optimiste. Or, en 2015, la réalité fut une croissance de 1,2 %. Vous me direz que 0,2 point, ce n’est pas beaucoup. Mais, dans notre débat de ce soir à propos de la croissance de l’année prochaine, nous sommes à 0,2 point près. En 2015, cette différence de 0,2 point était une bonne chose car il est toujours satisfaisant de constater que la croissance dépasse les prévisions. À l’époque pourtant, jeu ou posture – mais cela nous est peut-être aussi arrivé par le passé –, vous aviez considéré que notre prévision était irréaliste. Et pourtant, nous l’avons respectée.

Cette année, je comprends qu’il puisse y avoir des débats sur la croissance. Avant l’été, on nous disait que l’hypothèse de 1,5 % était pessimiste et que nous atteindrions 1,7 %. Nous avons alors refusé de revoir nos hypothèses de croissance car il ne nous paraissait pas légitime de nous laisser porter au gré des vagues qui montent et qui descendent.

Aujourd’hui c’est l’inverse : on nous dit qu’une croissance de 1,5 % est un peu supérieure à ce qui est possible, parce que se sont effectivement produits un certain nombre d’événements extérieurs qui pèsent sur la croissance européenne et la croissance française – je les ai décrits moi-même et vous l’avez fait à votre tour, madame Dalloz, avec honnêteté. Mais, finalement, je ne ne pense pas que nous nous trompions beaucoup car 0,2 point, c’est ce que nous avons réussi à obtenir pour la croissance de 2016.

Pour ce qui est de l’année prochaine, cela ne vaut pas le coup, franchement, de nous chamailler – même si nous restons en bons termes – sur 0,1 point de plus ou de moins, car cela ne change pas la réalité des choses. Nous avons jusqu’à présent élaboré des estimations qui se sont avérées exactes ou même un peu inférieures à la réalité. Pourquoi devrions-nous avoir des débats aussi longs sur ces hypothèses de croissance ?

Je dirai la même chose, du reste, à propos des déficits. Je répéterai certains chiffres car il est important de les avoir en tête. Fin 2014, notre prévision pour 2015 était de 4,2 %, madame Dalloz, et, à l’époque, vous jugiez cette hypothèse irréaliste. Vous étiez d’ailleurs en bonne compagnie puisque le Haut conseil avait à peu près les mêmes appréciations que vous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion