…échappant ainsi à une imposition de 13 milliards d’euros, qui représente 20 % du budget de l’Irlande.
Le chantier de l’harmonisation fiscale est une priorité absolue, pourtant constamment refusée. C’est le principal échec de l’Europe aujourd’hui.
Au-delà de l’examen du budget, je tiens à ajouter que le problème de l’Europe est moins financier que politique. Le Brexit et la montée des justes colères dévoyées par les nationalismes illustrent l’incapacité chronique de Bruxelles à répondre à des citoyens qui ne croient plus en l’Europe.
L’Europe est incapable de parler d’une seule voix et d’anticiper les défis de notre continent, comme en témoigne la gestion de la crise migratoire. Elle ne se donne pas les moyens de disposer d’une voix forte sur la scène internationale. Elle se repose sur l’OTAN pour assurer sa sécurité. Elle entretient des liens troubles avec les lobbys financiers – les scandales Barroso et Kroos en sont symptomatiques. Enfin, les accords de libre-échange TAFTA et CETA ont illustré le fonctionnement opaque et antidémocratique de l’Europe. Rappelons que ces deux traités en préparation sont une véritable agression contre l’agriculture et l’industrie françaises, déjà en difficulté.
Il est temps de briser cette Europe ultralibérale. La construction d’une Europe de la finance, au service d’un capitalisme prédateur, s’avère ultra-réactionnaire ; elle est la négation de toute modernité. Le XXIe siècle doit être celui du progrès et de la justice sociale pour les peuples européens. Le temps est venu d’une refondation de l’Europe, passant par une rupture économique, politique, sociale et culturelle. L’idée de nation reste une idée forte. En France, elle est le ciment de notre modèle républicain et démocratique. Il appartient à l’ensemble des forces de progrès, ainsi qu’aux démocrates et aux républicains de notre pays, dans leur diversité, de travailler à une autre vision de l’Europe. C’est une question urgente. L’Europe ne doit pas attendre l’implosion avant de se refonder autour d’une union des peuples européens sur une base sociale.
Parce qu’ils défendent une autre Europe et ne partagent pas les ambitions faibles et libérales de ce budget, les députés communistes et du Front de gauche voteront contre l’article 27 du projet de loi de finances.