Cela prouve accessoirement, et le bilan de cette législature le confirme une nouvelle fois, qu’équilibre des comptes sociaux et progrès social ne sont pas antinomiques, bien au contraire, l’un renforçant l’autre et vice-versa.
Je me pose d’ailleurs la question de savoir pourquoi il en va toujours ainsi. La droite serait-elle à ce point mauvaise gestionnaire qu’il ne serait pas difficile de faire mieux qu’elle ? J’ai trop de respect pour mes collègues de l’opposition pour l’imaginer un seul instant. Non, la vérité, c’est que ce qui différencie la gauche de la droite sur la protection sociale, et qui explique ces résultats pour le moins contrastés, c’est tout simplement une différence fondamentale de conception de la protection sociale et du modèle social qui la sous-tend. Pour vous, à droite, la protection sociale, c’est ce qu’on peut se payer quand on a fait tout le reste – c’est assimiler trop souvent les droits sociaux et la protection sociale à de l’assistanat, surtout lorsqu’on parle des plus pauvres et des plus démunis de nos concitoyens. Pour nous, le modèle social et la protection sociale sont des éléments fondamentaux de la compétitivité de notre pays et aussi une exigence morale. Nous, nous parlons de solidarité et non d’assistanat.
Voilà pourquoi, pour la gauche, l’équilibre des comptes sociaux est une exigence, celle de la sauvegarde d’un système de protection sociale qui, certes, doit s’adapter à son temps et évoluer, mais dont notre responsabilité est d’assurer la pérennité, ce que seuls des comptes en équilibre dans la durée et l’extinction de la dette sociale peuvent garantir. Par conséquent, assurer la pérennité de notre système de protection sociale passe par un retour à l’équilibre des comptes sociaux, ce à quoi le Gouvernement et notre majorité se sont employés depuis le début de cette législature, avec le souci permanent de préserver et d’améliorer la justice de notre système redistributif.