Cet article remet clairement en cause la liberté d’instruction et notre amendement vise à le supprimer.
Il n’y a aucune donnée chiffrée pour étayer la nécessité de modifier la loi actuelle. En dépit d’une augmentation de 30 %, les enfants hors école ne représentent que 0,3 %, dont moins de 0,09 % instruits en famille.
Il y a une très nette progression de l’effectivité des contrôles. Aucun chiffre n’est donné sur les raisons pour lesquelles des contrôles ne sont pas effectués. Ce n’est pas un problème législatif ; l’expérience prouve que la cause doit être cherchée du côté de l’organisation interne de certaines inspections académiques.
En 1998, les législateurs avaient voulu que le contrôle se déroule là où a lieu l’enseignement de l’enfant. Si cet article est adopté, il contraindra les familles, sans tenir compte de leurs motifs légitimes. Ils ont à domicile le matériel pédagogique, qui n’est pas déplaçable. Si le contrôle est effectué sur place, l’enfant sera évalué dans le contexte habituel de l’instruction. Ne parlons pas des difficultés et des coûts du déplacement.
Les personnels chargés du contrôle risquent d’interpréter cet article comme une autorisation à imposer systématiquement des évaluations scolaires. Depuis 1998, les gouvernements ont garanti que les procédures d’évaluation n’étaient pas applicables aux enfants instruits en famille et que l’autorité compétente en matière d’éducation devait contrôler la progression de l’enfant en fonction des choix éducatifs.
S’il s’agit de radicalisation, en cas de suspicion, la législation permet déjà à l’administration de faire protéger les enfants et, s’il s’agit de maltraitance, là encore, en cas de suspicion, l’éducation nationale dispose de tous les moyens nécessaires pour permettre à l’État de porter assistance aux enfants.
Nous avons également dans notre arsenal législatif trois moyens d’action: l’information préoccupante, le signalement au procureur de la République et les poursuites pénales.
C’est la raison pour laquelle, à travers cet amendement, nous vous demandons de supprimer l’article 14 bis.
Le 24/11/2016 à 11:24, Laïc1 a dit :
"S’il s’agit de radicalisation, en cas de suspicion, la législation permet déjà à l’administration de faire protéger les enfants et, s’il s’agit de maltraitance, là encore, en cas de suspicion, l’éducation nationale dispose de tous les moyens nécessaires pour permettre à l’État de porter assistance aux enfants.
Nous avons également dans notre arsenal législatif trois moyens d’action: l’information préoccupante, le signalement au procureur de la République et les poursuites pénales."
Mais si l'enfant est élevé en milieu clos, sans contact avec l'extérieur, qui aura des soupçons sur une possibilité de radicalisation ou de maltraitance ? Qui rédigera l'information préoccupante ? En milieu scolaire ouvert, l'enfant est vu par le professeur, par les autres élèves, par le médecin ou l'infirmière scolaire (quand il y en a...), il y a de nombreux échanges qui favorisent la rédaction de l'information préoccupante, tandis qu'avec la scolarisation à domicile, c'est autant de chances de dépister les signes de radicalisation ou de maltraitance qui sont éliminées. C'est très dangereux pour les enfants ainsi coupés du monde. Il n'est ainsi pas dans l'intérêt de l'enfant que la scolarisation se fasse uniquement à domicile. Celle-ci devrait être systématiquement couplée ne serait-ce que partiellement avec une scolarisation en milieu scolaire.
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