Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 20 décembre 2016 à 15h00
Statut de paris et aménagement métropolitain — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

…pour « bunkériser » la première des édiles parisiens dans son beffroi de l’Hôtel de Ville.

Le résultat est à la hauteur de cette petite manoeuvre picrocholine. C’est d’abord un texte fourre-tout, dans lequel vous osez même lever l’interdiction centenaire des casinos à Paris – belle conquête morale de la gauche ! – et qui se trouve mêlé à une énième réforme bâclée des métropoles, même si certaines dispositions rectifient quelques aberrations.

C’est ensuite un texte improvisé, rédigé initialement sur un coin de table, ou plutôt sur un coin du bureau de la maire de Paris, sans débat au conseil de Paris, auquel vous niez jusqu’à tout droit d’évocation, et expédié en catimini à la veille de Noël, en procédure accélérée, alors que nous aurions pu donner la priorité au texte sur la légitime défense des policiers.

C’est enfin un texte alibi qui vise essentiellement à conforter la majorité municipale en fusionnant les quatre premiers arrondissements pour offrir une nouvelle terre d’élection à Mme Hidalgo, si mal aimée dans le 15e arrondissement.

L’argument constitutionnel que vous rabâchez sans vous convaincre vous-mêmes ne tient pas, le Conseil constitutionnel n’ayant rien demandé depuis l’adoption du tableau d’élection des conseillers de Paris de la loi de 2013, qu’il a validé après une première manoeuvre censurée, juste avant les municipales – une tentative avortée de vous procurer un petit avantage électoral.

À rebours du sens de l’histoire, vous manquez l’occasion de réformer le statut de Paris dans le seul intérêt des Parisiens, et non du parti socialiste.

Une première justification de ce texte aurait été de prendre la mesure du succès de la loi du 31 décembre 1982 relative à l’organisation administrative de Paris, Marseille, Lyon et des établissements publics de coopération intercommunale – loi PML – votée dans le sillon de la première loi Defferre, qui a créé les maires d’arrondissement, devenus, selon la formule de Bertrand Delanoë lui-même, les « interlocuteurs naturels des habitants », et qu’il aurait fallu doter des compétences de proximité qu’attendent les Parisiens.

Ces élus sont frappés d’une double peine : à la fois reconnus comme des exécutifs municipaux parce qu’interdits de cumul,…

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