Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 20 décembre 2016 à 15h00
Statut de paris et aménagement métropolitain — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Après leur avoir octroyé le minuscule pouvoir de conclure des contrats de gestion de moins de douze ans pour les équipements transférés, vous en retranchez aussitôt les équipements scolaires, c’est-à-dire l’essentiel, sans doute saisis d’effroi par une telle audace décentralisatrice. Vous allez jusqu’à refuser l’instance de dialogue qu’aurait constituée la conférence des maires et avez même tenté de supprimer les débats au conseil de Paris par le biais d’une structure écran, la commission permanente, qui aurait cantonné les conseillers de Paris au seul débat budgétaire.

Autre occasion manquée : vous auriez pu autoriser à Paris, comme dans toutes les villes de France, une police municipale, puisque la capitale en est privée depuis une décision du Premier consul qui date du 12 messidor an VIII. Deux cents ans plus tard, mes chers collègues, considérez-vous donc que des sans-culottes menacent encore le pouvoir central ?

La préfecture de police est accaparée par la lutte antiterroriste, le maintien de l’ordre public et la lutte contre la criminalité. Si l’on ajoute à cela la disparition de l’îlotage au profit de la surveillance des points sensibles et le rythme de diminution des effectifs de police dans la capitale, les missions afférant à la tranquillité publique ne peuvent être assurées. On constate ainsi une recrudescence des petits désordres et trafics de rue, des occupations abusives de l’espace public et des halls d’immeubles, des conflits de voisinage et violences intrafamiliales, de la vente à la sauvette et de la mendicité agressive ainsi que de la dégradation de biens et de l’insalubrité publique. Même la police de la circulation a disparu, alors qu’on ferme les voies sur berge !

Sans aucun préjudice pour la préfecture de police, qui conserverait toutes ses missions régaliennes, nous souhaitons simplement que s’applique à Paris le régime des villes à police d’État où coexistent harmonieusement polices nationale et municipale, de façon complémentaire.

Ainsi, pour redonner à Paris ses libertés locales et aux maires d’arrondissement des compétences de proximité, dans un souci de respect de l’unité de la capitale et afin de débarrasser ce texte de ses aspérités électoralistes, nous attendrons encore six mois le souffle décentralisateur d’une alternance tant espérée qui répondra enfin aux aspirations des Parisiens et de tous les Français.

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