Intervention de Bernard Reynès

Séance en hémicycle du 17 janvier 2017 à 15h00
Statut de paris et aménagement métropolitain — Article 48

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Reynès :

Je suis très choqué de la méthode employée dans cette affaire. Monsieur le ministre, 45 % du département des Bouches-du-Rhône relèvent de la ruralité – 55 % du département se situe en effet en métropole et 45 % hors métropole. D’un côté, 1,8 million d’habitants ; de l’autre, 200 000 : il est donc absolument ahurissant de traiter de la même façon ces deux parties du département.

Je suis choqué de la méthode, car nous n’avons même pas été consultés. Alors que ces 45 %, qui correspondent à ce qu’on appelle le pays d’Arles, comptent deux députés – M. Vauzelle et moi-même. Nous avons jamais été consultés sur cette proposition, ce qui est très choquant. C’est traiter la ruralité avec une très grande condescendance.

Nous faisons actuellement un effort pour appliquer la loi et constituer un pôle d’équilibre territorial et rural. Alors que nous sommes en train de travailler au montage d’un projet, on suscite le doute sur la finalité et l’intérêt de notre travail.

Je souscris pleinement aux propos tenus tout à l’heure par M. Charroux et M. Ciot : la métropole en est à peine à ses balbutiements que déjà, par une sorte de fuite en avant, on entame une réflexion visant à l’étendre à l’ensemble du département. C’est un non-sens !

Monsieur Ciot, vous avez dénoncé tout à l’heure une sorte d’arrogance parisienne qui voudrait que les réformes partent de Paris pour arriver en province. Je voudrais vous retourner le compliment : Marseille fait exactement la même chose avec la métropole. De fait, vous êtes bien gentils, mais vous êtes en train de penser pour nous à notre avenir et à celui de notre territoire.

Sur cette partie rurale, comme l’a très bien dit M. Charroux, la connexion entre les communes et le département est un lien indéfectible, qu’il nous faut absolument préserver. Or, on nous propose tout simplement ici de supprimer le département, sans se demander ce que deviendront ces territoires ruraux.

Enfin, monsieur le ministre, je vous ai écrit : nous avons lancé une pétition et, sur les vingt-neuf maires concernés, vingt-sept ont été profondément choqués par la méthode et ne veulent pas même aborder ce sujet, qui est pleinement à contre-emploi par rapport aux réalités que nous vivons.

Voilà ma position. Pardonnez-moi le ton que j’ai employé, mais vous aurez senti qu’il exprime une certaine colère face à la condescendance manifestée envers la ruralité.

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