Monsieur le Premier ministre, samedi dernier, un jeune homme de vingt ans de nationalité éthiopienne est mort écrasé par plusieurs poids lourds sur l’autoroute A16 entre Calais et Dunkerque. Ce sont actuellement, chaque jour, plus de cinquante personnes, dont de nombreux mineurs, qui affluent à nouveau vers Calais ou Grande-Synthe. Le retour des migrants, aussi prévisible que redouté, semble être largement amorcé, et les associations, les hôpitaux et le 115 sont d’ores et déjà débordés.
Monsieur le Premier ministre, les mesures que vous aviez prises ont été présentées comme un accord « gagnant-gagnant ». Or, la répartition des 7 000 à 8 000 personnes dans les centres d’accueil et d’orientation – CAO –, dont plusieurs spécialisés pour les mineurs, ne correspond nullement, semble-t-il, aux engagements que vous aviez pris.
Le camp d’accueil de Grande-Synthe comporte quant à lui plus de 1 200 personnes. Il n’a jamais été démantelé. Grande-Synthe semble être une vaste plateforme, gérée, ni plus ni moins, par des trafiquants qui sollicitent 15 000 euros par passage en Angleterre, avec à la clé un chiffre d’affaires phénoménal de 600 000 euros par mois et par passeur.
Je souhaite que vous nous fassiez un point sur la gestion de cette crise des migrants pour les Calaisiens d’une part, et pour les émigrés de l’autre. Monsieur le Premier ministre, combien de personnes ont été reconduites à la frontière ? Combien de jeunes ont pu regagner légalement l’Angleterre et rejoindre leur famille, comme c’était prévu ? Quelle est l’attitude actuelle du Gouvernement britannique dans la gestion de cette crise sans précédent ? Quelles mesures sont prises pour éviter le retour des migrants à Calais et faire cesser les trafics scandaleux à Grande-Synthe ? Que faites-vous pour que ce problème soit traité à la source, c’est-à-dire, bien entendu, non seulement aux frontières de l’Europe, mais aussi au large de la Méditerranée ?