…je trouve extraordinaire qu’elle porte sur un texte qui a été difficile à conduire. J’entends bien les remarques qui ont été faites sur l’amendement à la loi NOTRe : Camille de Rocca Serra a affirmé qu’il aurait été possible de présenter un texte spécifique. Je tiens à le répéter ce soir : si nous avions fait un tel choix, il n’est pas certain qu’il aurait été possible d’aller au bout de celui-ci dans les quarante-huit heures qui nous restent. Comme le dit l’adage : un tiens vaut mieux que tu l’auras.
Ce qui nous a poussés à utiliser tous les recours de droit offerts par le Parlement pour réussir à aller au bout de la naissance de la collectivité unique – je remercie M. Baylet d’avoir conduit, avec ses équipes, le travail titanesque représenté par ces ordonnances – est un élément fort : le fait que nous y croyons. Nous avons largement partagé la confiance des élus. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, cette séance, bien que quasi symbolique, est déterminante et que la naissance de cette collectivité ne suscite en nous aucun état d’âme, d’autant que ce sont les élus corses eux-mêmes qui ont préparé le travail. Peu d’élus ont pris, avec des spécialistes qui sont également dans les tribunes ce soir, autant de temps pour réussir à formuler des propositions suffisamment précises et éclairées pour qu’un amendement suffise à les porter. Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à ce travail.
Monsieur le président, je ne reviendrai jamais en ce lieu, sauf, peut-être, demain après-midi, s’il y a besoin de votants : je tiens donc à souligner combien le vote de ce soir me touche. J’ai l’impression que, de bretonne que j’étais en arrivant au ministère que vous occupez aujourd’hui, monsieur Baylet, je suis ressortie un peu corse. C’est une avancée importante. Cet attachement n’est pas né d’un paysage magnifique ou de gens qui parlent une langue extraordinaire ou partagent encore totalement leur culture : non, il est né de la détermination, de l’enthousiasme et de la pugnacité de ces élus à se remettre en question.
Je salue d’autant plus ces élus qui nous ont conduits au vote de ce soir, qu’ils l’ont fait en prenant de grands risques devant les électeurs. Choisir l’intérêt général au détriment d’une forme de confort, c’est sans doute ce qu’il y a de plus précieux dans une démocratie. Or les élus de Corse ont choisi l’intérêt général au détriment de leur propre confort. Il convient de saluer ce geste, dont je les remercie.
Je remercie également le rapporteur quasi-corse, François Pupponi. Comme c’est la dernière fois que je m’exprime, je peux me permettre également de remercier vos équipes, monsieur le ministre, et les miennes, parce que, je le répète, conduire ce texte était difficile et complexe. Je remercie aussi les équipes qui ont tenu, en Corse, à travailler avec nous jusqu’au bout. Il aurait été assurément magnifique de présenter un grand texte, mais la chose était impossible. Il aurait été également magnifique d’organiser un référendum mais nous n’aurions pas eu le temps de le préparer. Cette législature était précieuse : il fallait l’utiliser pour créer cette collectivité unique. Je suis très fière, ce soir, d’être un parlementaire français sur le point de voter la création de l’assemblée unique de Corse.