Au-delà de ce premier propos, nous sommes tous d'accord, je suppose, sur un point : le marché du logement souffre d'un déséquilibre lourd entre l'offre et la demande. C'est le principal problème que nous rencontrons sur notre territoire. Quelle en est la cause ? Cela ne tient pas à la production massive ou non de logements. Notre problème, c'est que, depuis trente ans, nous avons négligé trois phénomènes : l'accroissement de notre population, l'évolution de la composition et de la taille des familles et surtout les mouvements démographiques à l'intérieur du pays qui ont vu un grand nombre d'habitants quitter le grand quart Nord-est pour aller s'installer en Île-de-France, sur la côte Atlantique ou sur le bassin méditerranéen.
Madame la ministre, je comprends et partage, en théorie, votre volonté de produire 500 000 logements par an. Mais vous aurez beau en construire 600 000, 700 000 ou 1 million, si vous ne le faites pas là où cela est nécessaire, cela ne servira strictement à rien. Nous battons depuis quelques années des records de production de logements : 425 000 logements construits en 2011 si mes souvenirs sont exacts. On peut demain en bâtir 500 000 : si vous ne le faites pas là où cela est nécessaire, vous ne résoudrez pas les problèmes. Pourquoi ? Pour une raison très simple : à l'heure où nous parlons, nous produisons deux fois plus de logements en Auvergne qu'en Île-de-France. L'Île-de-France est la dernière région de production de logements de notre pays. Vous pouvez en construire dix fois plus, si les ratios restent les mêmes dans les régions, vous ne réglerez pas les problèmes là où ils se trouvent, c'est-à-dire sur la façade atlantique, le bassin méditerranéen et en Île-de-France. C'est là qu'il faut produire les logements.
La question essentielle ne porte donc pas sur le nombre de logements à construire mais sur les lieux où le faire.