Je suis très attentif à vos propos, monsieur le ministre, notamment lorsque vous parlez de parité. La parité, vous savez, n'est l'apanage de personne, c'est une volonté collective, et je crois que nous la partageons tous. Ne dodelinez pas de la tête, messieurs, vous n'avez pas le monopole de la parité. Vous n'en avez d'ailleurs aucun, si ce n'est celui du tripatouillage. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
À propos de la parité, monsieur le ministre, je voudrais vous livrer une réflexion qui m'est venue au moment du dîner, lorsque j'ai pris connaissance dans le détail de l'exposé des motifs et de l'étude d'impact du projet de loi qui a été adopté ce matin en conseil des ministres, portant réforme du mode de scrutin des sénateurs.
Je suis très perplexe de voir que c'est le critère de la parité qui est retenu pour valider l'idée qu'à partir de trois, les sénateurs seront désormais élus à la proportionnelle. Vous ne pouvez ignorer, c'est tout simplement mathématique, que moins il y a de sièges à pourvoir, moins la proportionnelle fonctionne, et moins il y a de parité, car si, dans un département où il y a trois sénateurs à élire, il y a trois ou quatre listes, ce sont les têtes de liste qui seront élues, et votre loi ne prévoit pas qu'elles doivent être réparties en accord entre les listes candidates entre les hommes et les femmes.
Bref, la parité, je veux bien, mais ne la dévoyez pas dans un argumentaire qui n'a comme objectif que de donner du poids à l'urbain par rapport au rural et de défigurer notre pays en abaissant ses territoires.