Je partage à plus de 1000 % les propos et observations de Serge Michailof. Ce ne sera pas une surprise pour les anciens de cette commission : cela fait des années que nous sommes plusieurs à défendre le positionnement du curseur entre le bilatéral et le multilatéral. La France ne peut plus jouer son rôle en Afrique francophone faute d'en avoir les moyens bilatéraux. Je partage aussi l'idée d'un fonds fiduciaire qui permettrait d'intervenir au Mali et dans la région de façon pérenne. Pour que la France puisse jouer son rôle, il faut qu'elle ait la capacité de le faire et ce n'est pas la communauté internationale qui se substituera à elle. Nous n'avons plus aujourd'hui les moyens de notre action et, encore une fois, nous avons été trop loin dans le multilatéral. Je partage donc le sentiment de M. Michailof sur la nécessité d'un retour sur le bilatéral.
Cela étant dit, qu'en est-il de la taxe sur les transactions financières ? Je suis surpris et même choqué que cette belle idée ait été détournée de sa mission initiale et que la part destinée à l'APD n'ait cessé de diminuer par rapport à ce qui était prévu à l'origine pour ne plus représenter que 10 % du produit, alors que 90 % seront consacrés au déficit. Le reliquat pour l'APD est squelettique. Je demande au ministre de reprendre les choses en mains en ce qui concerne cette taxe qu'on a présentée aux Africains dans cette optique et qui nous permettrait de réévaluer notre bilatéral, comme cela est nécessaire.