Cet échange sur l'avenir du tissu économique et industriel français est extrêmement intéressant. J'entends ce qu'a dit le ministre, et je comprends très bien la logique du renchérissement de ce que le ministre appelle les licenciements boursiers, c'est-à-dire les licenciements à l'instigation d'un certain nombre de fonds d'investissement actionnaires qui recherchent le profit pour le profit, plus précisément le profit à court terme.
Je ferai simplement deux observations.
Premièrement, c'est toutes choses égales par ailleurs que l'arbitrage évoqué par le ministre conduira les entreprises à ne pas délocaliser. Or, il faut aussi prendre en compte l'incertitude fiscale et sociale qui encourage toujours l'entreprise à désinvestir ou à délocaliser. Nous n'avons pas la solution aujourd'hui, mais il faudra trouver les moyens de lutter contre cette instabilité.
Deuxièmement, il faut considérer non pas la rentabilité tout court, mais celle visée par les investisseurs. Pour la plupart des investisseurs mondiaux, un rendement simplement proche de celle du livret A sera dépourvu d'attractivité. Faisons preuve de réalisme afin que le territoire français reste attractif pour les investisseurs internationaux.