Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du 18 avril 2013 à 9h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Article 1er bis a, amendement 257

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Il s'agit d'un amendement d'alerte : pour être honnête, je me satisferais qu'il soit repoussé. C'est toutefois l'occasion de mettre en avant une difficulté suscitée par le texte que l'Assemblée s'apprête à voter, hélas ! dans des conditions de temps couperet et guillotine.

En voulant singulariser et dévaloriser le mariage, alors qu'il s'agit d'une institution particulière, qui a une histoire dans notre pays et qui ne se limite pas à la seule reconnaissance de l'amour que deux personnes éprouvent l'une envers l'autre, nous sommes en train de jouer avec le feu. Nous risquons d'être confrontés à des revendications un peu plus identitaires, religieuses, cherchant à isoler davantage le mariage religieux.

Je partage les propos de mon collègue Le Fur : le mariage religieux est une affaire privée qui, en tant que telle, ne regarde pas l'État. Mais je suis sensible à notre héritage historique et, sans doute, à une certaine conception de la laïcité. Plus globalement, je crains que l'adoption du texte dont nous discutons aujourd'hui suscite des demandes de plus en plus importantes d'isolement du religieux, phénomène qui serait, à terme, porteur d'une forme de communautarisme.

Cet amendement est l'occasion de mettre en avant cette interrogation et cette difficulté. Vous comprenez bien que je ne souhaite pas spécialement entamer aujourd'hui, dans le cadre de ce débat, un échange complet sur le sujet ; mais j'aimerais acter une clause de revoyure et connaître vos positions sur ce point, madame la garde des sceaux.

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