À un moment donné, il faut hiérarchiser ses souhaits. Il y a deux objectifs : l'intérêt de l'enfant et le désir des adoptants. Celui-ci n'est pas illégitime en soi, on comprend parfaitement la demande des parents, surtout s'ils sont privés d'enfants. Il n'en demeure pas moins, j'y insiste, qu'il faut établir une hiérarchie. Nous, nous disons clairement que la priorité, c'est l'intérêt de l'enfant. Et nous l'explicitons. Je ne vois pas très bien comment vous pouvez être contre cela. Nous ne suivons pas une logique du droit à l'enfant ; il s'agit pour nous de faire le maximum pour que l'enfant puisse être accueilli dans les meilleures conditions possible.
Il s'agit donc, après l'article 342-8 du code civil, d'insérer un article 342-9 ainsi rédigé : « Les décisions prononçant adoption plénière ou simple d'un enfant sont prises dans l'intérêt de l'enfant pour réparer le fait qu'il ne peut grandir en relation avec ses parents biologiques. Le désir des adoptants n'est pris en compte que lorsqu'il est compatible avec l'intérêt de l'enfant. »
Il y a une hiérarchie. Le désir d'enfant n'a rien d'illégitime, il est parfaitement compréhensible, mais la priorité, pour nous, je le répète, c'est la défense du plus faible, en particulier de l'enfant fragile puisque soumis à une procédure d'adoption.