Je crois que, malgré la priorité accordée au handicap, tous les amendements de bon aloi seront rejetés et que nous n'arriverons pas à faire adopter un texte législatif sur le handicap ce soir. Je voudrais néanmoins défendre cet amendement, qui, comme je vous l'ai dit tout à l'heure dans la discussion générale, tend à accorder des prêts à taux zéro aux personnes handicapées. Les collectivités locales pourraient le faire, puisqu'elles le font pour beaucoup d'autres choses : on peut obtenir un prêt à taux zéro dans sa collectivité lorsqu'on a envie de mettre une nouvelle cuve d'eau dans son jardin, ou lorsqu'on est un primo-accédant dans certains logements – c'était en tout cas le souhait du gouvernement précédent.
Et on ne pourrait pas accorder un prêt à taux zéro aux personnes qui, soit pour elles-mêmes, soit pour leurs enfants ou leurs parents, souhaiteraient pouvoir accueillir le handicap en faisant quelques petits travaux ? Cela concerne particulièrement les personnes qui, parce qu'elles se situent au-dessus d'un certain seuil, ne peuvent jamais bénéficier d'aides, notamment de la part de la Maison départementale du handicap.
Je pense d'ailleurs que ce prêt à taux zéro coûtera beaucoup moins cher, même s'il est gagé, qu'un placement dans un établissement spécialisé, aussi bien pour les personnes ayant un handicap ou pour celles qui supportent financièrement le handicap d'un proche, que pour la collectivité publique, qu'il s'agisse de l'État ou des collectivités locales.
Il s'agit, madame la ministre, d'un amendement de bon sens. Il est lui aussi inspiré de cas extrêmement concrets que j'ai eu à connaître en tant que député, et que chacun a sans doute également rencontrés. Ce dispositif vise en particulier des personnes appartenant aux milieux populaires, qui ont peu de moyens, mais qui sont propriétaires de leur logement, souvent dans des cités ouvrières. Je pense bien sûr à ma circonscription, à Tourcoing, et particulièrement aux parents de la petite Célia, pour qui j'ai déposé une proposition de loi, très largement cosignée par les membres de mon groupe.
Je pense, madame la ministre, que cela mérite une réponse de votre part, constructive et à l'écoute des difficultés que rencontrent ces personnes, qui n'ont pas les moyens d'aménager leur intérieur pour leur enfant ou leur parent handicapé.