Intervention de Alain Tourret

Séance en hémicycle du 16 mai 2013 à 9h30
Amnistie des faits commis lors de mouvements sociaux — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Tourret :

…même si celles-ci ont commis crimes et délits. C'était Edmond Michelet qui, le 7 juillet 1959, terminait en tant que garde des sceaux sa proposition d'amnistie par quatre vers – c'était un poète :

« Mères, voyez vos fils qui se sont tant battus.

« Qu'ils ne soient pas jugés sur quelques basses intrigues.

« Qu'ils soient réintégrés comme l'enfant prodigue.

« Qu'ils viennent s'écrouler entre deux bras tendus. »

Depuis le 6 août 2002, depuis plus de dix années, aucune loi d'amnistie n'a été votée. On a rompu avec l'automaticité de l'amnistie présidentielle. L'amnistie a ainsi pu être écartée des enjeux et débats politiciens.

En 2002, de nombreuses voix, et d'abord à gauche, s'élèvent contre l'amnistie. Elles sont rejointes par l'Assemblée des maires de France : celle-ci s'oppose à cette tradition qui « constitue, on le sait bien, un encouragement à l'incivisme parce que chacun compte sur l'amnistie ». Le quinquennat a sans doute porté un rude coup à l'amnistie, peut-être un coup mortel, tant la fréquence de la loi d'amnistie est en soi-même en contradiction avec son principe.

L'amnistie doit donc rester exceptionnelle et n'être prononcée qu'au vu des grandes fractures que peut connaître la République.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion