Quelle est, enfin, l'autorité de la loi si, en fonction des majorités ou des amitiés, le Parlement peut faire obstacle à la sanction de la justice ?
La loi d'amnistie efface rétroactivement les effets d'une loi votée démocratiquement. Or la séparation des pouvoirs veut que le Parlement n'utilise pas cette arme pour effacer des décisions de justice.
Les syndicalistes casseurs et violents se trouvent incités à persévérer, au motif que, la majorité changeant, ils auraient l'assurance de voir leurs sanctions effacées. Mais, comme si cela ne suffisait pas, il se trouve encore des parlementaires zélés qui, parce qu'ils souhaitent à tout prix se montrer encore plus à gauche, souhaitent en rajouter.
C'est ainsi, par exemple, que M. Coronado a pensé aux valeureux militants de la noble cause des clandestins, qui pourraient ne pas profiter de l'aubaine, et qu'il a proposé de les ajouter à la liste des heureux amnistiés, même si les parquets ne les poursuivaient en pratique jamais.
Avec ses amendements, les sans-papiers de France et de Navarre se souviendront que les Verts, avant même de s'occuper d'environnement, consacrent beaucoup plus d'énergie à défendre les clandestins, les Roms, le droit au logement pour tous, ainsi que les associations dites citoyennes, pourvu qu'elles contribuent surtout à l'immigration massive et à l'impunité de ceux qui l'organisent, quand bien même cela ferait le jeu de l'économie ultralibérale, en créant un effondrement des salaires, par une tension excessive sur le marché du travail.
En définitive, je n'ose penser aux réactions indignées du parti socialiste, du parti communiste et d'autres, si une majorité différente avait proposé un texte de cette nature.
Il est vrai que la gauche, elle, ne connaît pas d'états d'âme : elle s'adore comme elle est, et il ne lui viendrait pas à l'idée de penser qu'elle pousse le bouchon un peu loin.