Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 3 juin 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 21, amendement 63

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

On peut à chaque fois jouer les prolongations… Je veux juste vous faire remarquer que la fonction de la Cour des comptes est d'évaluer. C'est une approche tout à fait légitime, connue depuis des années, que nous utilisons les uns et les autres, mais qui reste une évalulation comptable. Or j'essaie depuis un certain temps de vous dire qu'il faut également une approche pédagogique.

Peut-être considérez-vous que la Cour des comptes sera la mieux à même de procéder à des évaluations sur le CP, le CE1, les moins de trois ans auquel cas, je suis au regret de vous dire que cela relève de la confusion de l'esprit ! Je veux bien être maltraité, invité grossièrement à me lever pour répondre à ce type d'argument, mais croyez-vous vraiment que la Cour des comptes soit à même d'évaluer le système éducatif ? Elle le fait dans le cadre de sa responsabilité. Laissez-lui son indépendance et permettez tout de même que la pédagogie soit exercée par des pédagogues et les universitaires dont vous parlez. Ils ne sont pas à la Cour des comptes, eux ! Continuons comme cela si vous voulez, mais ne faisons pas trop semblant, n'utilisons pas des arguments qui, dès qu'on entrera dans le débat, vous apparaîtront un peu curieux, même s'ils vous sont parus, à un moment donné, politiquement opportuns. Cela n'a pas de sens, y compris par rapport à ce que vous avez affirmé vous-mêmes à plusieurs reprises. Reste qu'il y a une forme de confusion à vouloir transformer la Cour de comptes en Institut des hautes études de l'éducation nationale. La Cour des comptes fait bien son travail, dans le cadre de sa responsabilité. En tout cas, si vous revenez aux responsabilités, je vous conseille d'avoir de l'éducation une autre approche que l'approche comptable.

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