J'ai beaucoup de respect pour notre rapporteur. Je voudrais lui demander ou de bien écouter ce que je dis ou d'aller vers la bonne foi.
Je ne dis pas que l'expérience d'un maire ou d'un maire adjoint est la seule expérience possible, je dis que c'est la seule que vous voulez interdire, ce qui fait que c'est sur elle que j'argumente. Vous voudriez en interdire d'autres, celles de fonctionnaire, de chef d'entreprise ou d'autres, je dirais la même chose. Mais vous n'en avez ciblé qu'une. Je trouve cela regrettable et nuisible à nos institutions. Ne faites pas semblant de ne pas le comprendre.
Vous nous expliquez, pour alimenter le débat, que, comme l'on confie de plus en plus de responsabilités aux exécutifs locaux, il est très important de faire en sorte qu'ils dégagent.
Je prends une réforme en cours, qui vient d'être adoptée par la commission des lois de l'Assemblée nationale cette semaine, celle qui concerne les maires d'Île-de-France, en tout cas ceux des trois départements de la petite couronne et de Paris. On parlait tout à l'heure des maires d'arrondissement. Le Gouvernement propose justement de retirer de nombreux pouvoirs aux maires de 124 communes de cette région rassemblant plusieurs millions d'habitants. Il va falloir non seulement les déshabiller quand ils sont maires mais, en plus, faire en sorte que les députés n'aient plus aucun lien avec la collectivité locale, et vous prétendez que c'est parce qu'il y aura plus de travail. C'est un argument qui ne tient pas la route, d'autant plus que l'amendement en question ne vise même pas les maires, il concerne les maires adjoints.
Vous avez été maire adjoint, mon cher collègue, et il me semble que ce n'était pas un travail à plein temps, que vous ne passiez pas tout votre temps dans votre délégation – et fort heureusement pour vous, d'ailleurs, car comment auriez-vous pu simplement subsister ?
Soyons donc sérieux, revenons au vrai débat. Non, ce n'est pas la seule expérience, mais pourquoi voulez-vous interdire seulement celle-là ? Non, ce n'est pas parce qu'il y a un surcroît de travail.