Sur la forme, je rejoins ce que vient de dire le rapporteur. On voit bien qu'il s'agit d'un tout autre débat et vous le dites vous-même, monsieur Lagarde.
La disposition proposée changerait profondément l'élection présidentielle et l'équilibre de nos institutions. Vous participez ce soir à une fable qui consiste à faire croire, je ne sais pour quelle raison, qu'avant les députés n'étaient pas assujettis à l'élection présidentielle. Or la plupart des élections de ces dernières années – je pense à celles de 1981, 1988, 2002 et 2007, à l'exception de celles de 1997 suite à la décision de Jacques Chirac de dissoudre l'Assemblée nationale – ont eu lieu après l'élection présidentielle.
La mesure que vous proposez créerait une grande confusion. Les institutions de la Ve République que vous voulez apparemment démolir avec une certaine constance, monsieur Lagarde, doivent permettre à la majorité présidentielle la stabilité. Il appartient aux électeurs de donner au Président de la République une majorité pour pouvoir gouverner. À côté de la situation de crise que nous connaissons, de doute à l'égard des institutions politiques en général et de la parole publique, vous voulez créer une instabilité supplémentaire.
Ce n'est donc ni le sujet, ni le moment, ni nécessaire.